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Air France renoue avec les bénéfices et son action s'envole

Dans le rouge depuis sept années, le groupe Air France-KLM a réalisé en 2015 un bénéfice de 118 millions d'euros. Les investisseurs saluent l'exploit. Mais l'horizon n'est pas encore dégagé. 2016 s'annonce difficile.

Air France-KLM a renoué avec les bénéfices en 2015 (118 millions d’euros) pour la première fois depuis 2008. Une nouvelle logiquement saluée par les marchés, l’action de la compagnie aérienne s’adjugeant plus de 10% à 8,25 euros ce jeudi.

Il faut dire que la société a eu tout bon durant cet exercice. Et ce malgré l’impact des attaques de Paris qui a affecté l’activité de 120 millions d’euros. Les charges d’exploitation ont chuté de 5,8%, bien aidées par la baisse (-6,7%) de la facture carburant, qui représente près de 25% des revenus générés par le groupe tandis que l’Ebitda (le résultat d’exploitation) a augmenté de 576 millions d’euros, grâce à la bonne performance de l’activité Passage réseaux, qui regroupe les comptes d’Air France, KLM et de HOP!

Prudence pour 2016

Une année également saluée par le PDG Alexandre de Juniac: "Nous sommes très heureux d’annoncer des résultats positifs et une réduction de la dette nette pour le groupe en 2015, reflétant les efforts de l’ensemble du personnel et la fidélité de nos clients."

En revanche, pour 2016, la direction se montre prudente: "dans un contexte global très incertain concernant le prix du carburant, la poursuite de la situation de surcapacité sur différents marchés et l’environnement géopolitique et économique". Air France s’attend, en conséquence, à ce qu’une "partie significative des économies attendues sur la facture carburant soit compensée par une pression à la baisse sur les recettes unitaires et un effet change négatif." 

En Bourse, Air France-KLM vaut six A380

Depuis le début de l’année, l’action Air France-KLM surperforme (+15%) dans un marché parisien mal en point (-8%), pénalisé par les craintes sur la croissance mondiale. Il faut dire qu’on est très loin des plus hauts historiques du groupe d’avant crise où l’action cotée près de 40 euros en 2007.

Désormais, valorisée à 2,4 milliards, la société franco-néerlandaise ne vaut pas plus que six Airbus A380 au prix catalogue (394 millions d’euros) et 3,5 fois de moins que la valeur de la flotte enregistrée dans les comptes de l’entreprise (8,8 milliards d’euros).

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Sami Bouzid