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Alcatel-Lucent: Les suppressions de postes sont nécessaires pour endiguer les pertes - DG

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(Actualisation: commentaires de Michel Combes lors d'un entretien accordé au Wall Street Journal, précisions sur le plan de restructuration et éléments de contexte). PARIS (Dow Jones)--L'équipementier de télécommunications en difficulté Alcat

(Actualisation: commentaires de Michel Combes lors d'un entretien accordé au Wall Street Journal, précisions sur le plan de restructuration et éléments de contexte).

PARIS (Dow Jones)--L'équipementier de télécommunications en difficulté Alcatel-Lucent (ALU.FR) a confirmé mardi le lancement d'un important plan de restructuration visant à redresser sa rentabilité en se concentrant sur une poignée d'activités.

A l'issue d'un comité d'entreprise européen, le groupe franco-américain a annoncé qu'il réduirait ses effectifs mondiaux de 10.000 postes avant la fin 2015, soit environ 15% du total, dont 900 en France.

"Toutes les zones géographiques dans lesquelles le groupe Alcatel-Lucent est implanté contribueront à cet effort, soit 4.100 en Europe, Moyen-Orient, Afrique, 3.800 en Asie-Pacifique et 2.100 sur le continent américain", a indiqué le groupe, qui prévoit également de concentrer ses "ressources clés sur deux fois moins de sites".

Des personnes proches du dossier interrogées lundi avaient indiqué que le groupe supprimerait 15.000 emplois dans certaines activités, tout en embauchant 5.000 personnes pour se concentrer sur des secteurs en croissance, comme les routeurs Internet.

Le groupe employait 72.344 employés au 31 décembre dernier, dont 9.483 en France. A la fin 2013, Alcatel-Lucent comptera environ 68.000 salariés, a indiqué une porte-parole, à l'issue d'un plan actuel de plus de 5.000 suppressions d'emplois.

Alcatel-Lucent va par ailleurs quitter son siège parisien situé au pied de la Tour Eiffel pour s'installer dans des bureaux moins coûteux, en banlieue, a expliqué mardi le directeur général d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, lors d'un entretien accordé au Wall Street Journal.

Mise en oeuvre du plan 2015

Ces mesures sont dévoilées après la présentation du plan de réorganisation du groupe, baptisé "Shift", au mois de juin dernier. "Pour réaliser ce plan, nous devons prendre des décisions difficiles et nous le ferons dans un dialogue ouvert et transparent avec nos salariés et leurs représentants", a commenté mardi Michel Combes, cité dans un communiqué. "Nous avons engagé le plan Shift en juin dernier pour permettre à Alcatel-Lucent de retrouver un avenir industriel durable", a-t-il également déclaré.

Dans le cadre de ce plan, Alcatel prévoit de réduire ses coûts de 1 milliard d'euros, de céder pour 1 milliard d'euros d'actifs et de réorienter ses ressources de ses anciens produits vers des secteurs en croissance. L'objectif affiché est de dégager un flux de trésorerie positif d'ici à 2015.

"Face à une situation grave, une situation de crise, il était nécessaire de redonner à Alcatel-Lucent la maîtrise de ses actions", a déclaré Michel Combes lors de l'entretien accordé au Wall Street Journal.

Réaction favorable du marché

A 14h31, l'action Alcatel-Lucent gagnait 0,7%, à 2,91 euros. "Les investisseurs accueillent positivement ce plan, qui devrait être validé par les instances représentatives du personnel", commente un opérateur parisien, en estimant que les mesures annoncées ont de bonnes chances de produire des résultats. L'impact relativement modéré sur l'emploi en France devrait rendre possible de surmonter l'opposition des syndicats sans trop de difficultés, ajoute-t-il.

En France, le projet prévoit un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui pourrait conduire à la suppression d'environ 900 postes dès 2014 "principalement dans les fonctions support, administratives et commerciales", a indiqué Alcatel-Lucent. Le groupe envisage également un plan de reconversion pour 900 employés français à l'intérieur du groupe ou auprès de soustraitants.

Dans un communiqué publié mardi, la CFDT a fait part de son intention de "combattre" ce plan, indiquant qu'elle ferait des propositions pour le modifier. "La CFDT est consciente de la gravité de la situation financière du groupe et la déplore. Mais ce sont encore les salariés qui paient le prix fort", a réagi le syndicat.

Nokia a étudié le dossier Alcatel-Lucent

Ces coupes claires au sein d'Alcatel-Lucent pourraient représenter une tentative de rationaliser le groupe avant d'éventuelles cessions d'actifs, voire une cession du groupe, à son concurrent finlandais Nokia (NOK1V.HE), indiquent des analystes.

Nokia a débattu en interne d'un éventuel rapprochement avec Alcatel-Lucent, ont indiqué le mois dernier des personnes proches du dossier. Il n'est toutefois pas certain que des discussions aient été entamées entre les deux groupes. Une personne au fait des discussions de Nokia au sujet d'Alcatel-Lucent avait signalé en septembre que le groupe français présentait "d'importants risques de restructuration".

Après la vente de ses activités de téléphonie mobile à Microsoft (MSFT), Nokia tirera quasiment l'intégralité de son chiffre d'affaires de son activité d'équipements de télécommunications.

Certains membres du gouvernement français ont fait savoir qu'ils seraient favorables à un accord entre Alcatel et Nokia, ont indiqué cette année des personnes au fait du dossier.

Michel Combes n'a pas souhaité faire de commentaire sur un éventuel rapprochement avec Nokia, soulignant qu'il consacrait "100% de [son] énergie" à l'exécution de son plan.

-Sam Schechner et Thomas Varela, Dow Jones Newswires ; +33 (0)1 40 17 17 72; thomas.varela@wsj.com

(Emilie Palvadeau a contribué à cet article)

(END) Dow Jones Newswires

October 08, 2013 09:11 ET (13:11 GMT)

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