Altice s'engage auprès de Bercy à se coter à Paris après le rachat de SFR - document

-Altice prend de nouveaux engagements auprès de Bercy dans le cadre du rachat de SFR

-Altice: Patrick Drahi a adressé un courrier à Arnaud Montebourg

-Altice s'engage à être également coté à Paris, en plus d'Amsterdam

-Altice s'engage à ne pas transférer de profits taxables du nouvel ensemble vers l'étranger

PARIS (Dow Jones)--La holding Altice (ATC.AE), maison-mère du câblo-opérateur Numericable (NUM.FR), a indiqué vouloir se coter à la Bourse de Paris, en plus de sa cotation actuelle à la Bourse d'Amsterdam, afin de donner des gages au gouvernement français dans le cadre du rachat de l'opérateur de télécommunications SFR.

Dans une lettre adressée au ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, datée du 8 avril et dont Dow Jones Newswires a pu obtenir une copie, Patrick Drahi, le PDG d'Altice et principal actionnaire de Numericable, s'est engagé "à mettre en oeuvre la double cotation d'Altice à la Bourse de Paris (Euronext Paris) en plus de son actuelle cotation à Amsterdam".

Altice promet également de "ne mettre en place aucun contrat de management fees (frais facturés par une société mère à ses filiales, ndlr), redevances de marque ou autre licence à la charge de l'ensemble Numericable/SFR qui aurait pour effet de transférer de la France vers l'étranger du profit taxable du nouvel ensemble".

Au terme d'une rude bataille avec Bouygues (EN.FR), Altice a été choisi début avril par Vivendi (VIV.FR) pour reprendre sa filiale SFR. La holding va verser 13,5 milliards d'euros à la réalisation de l'opération ainsi qu'un complément éventuel de prix de 750 millions d'euros.

La nouvelle entité née de la fusion de SFR et de Numericable devrait représenter une valeur totale supérieure à 17 milliards d'euros.

A l'annonce du rachat de SFR par Altice/Numericable, le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg - qui s'était déclaré favorable à un rapprochement avec Bouygues - avait averti dans un communiqué qu'il serait "extrêmement vigilant sur les conséquences de la décision du groupe Vivendi d'accepter l'offre d'Altice et de Numericable en ce qui concerne l'emploi à SFR et le plan d'équipement de la France en très haut débit".

Aucune suppression d'emplois

Dans sa lettre, Patrick Drahi confirme qu'il n'y aura "aucune suppression d'emplois dans le rapprochement de SFR et Numericable, sous quelque forme que ce soit".

"Le nouveau groupe atteindra l'objectif du Plan France Très Haut Débit de 12 millions de foyers équipés dès la fin de l'année 2017 et 15 millions pour 2020", ajoute le fondateur de Numericable. "En outre, le nouvel ensemble co-investira 50 millions d'euros par an dans le cadre des projets de réseaux d'initiative public en fibre optique".

Le groupe s'engage également à ce que la mise de fonds de 4,7 milliards d'euros des actionnaires de Numericable-SFR (Altice, Vivendi et les investisseurs de marché) soit effectuée en fonds propres et "ne génère aucune charge financière supplémentaire pour le groupe combiné".

Lors du dépôt de sa première offre en mars, Altice avait par ailleurs assuré que le nouveau groupe formé par Numericable et SFR resterait domicilié à Paris et coté à la Bourse de Paris.

Numericable s'est introduit à la Bourse de Paris en novembre dernier, en levant 652,2 millions d'euros et a fait son entrée au sein de l'indice SBF 120 le 24 mars. De son côté, Altice est coté à la Bourse d'Amsterdam depuis le mois de janvier.

Le rachat de SFR par Altice/Numericable doit encore être approuvé par les autorités de la concurrence. Vivendi et Altice espèrent pouvoir finaliser la transaction d'ici à la fin de l'année.

-Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; [phone]; [e-mail]

(END) Dow Jones Newswires

April 10, 2014 13:38 ET (17:38 GMT)

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