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Le patron de Zara devient la 2ème fortune de la planète

Une des très rares photos d'Amancio Ortega, patron d'Inditex, devenu depuis la semaine dernière la 2ème fortune mondiale au classement Bloomberg avec 71.5 milliards de dollars.

Une des très rares photos d'Amancio Ortega, patron d'Inditex, devenu depuis la semaine dernière la 2ème fortune mondiale au classement Bloomberg avec 71.5 milliards de dollars. - Miguel Riopa - AFP

Qui connaît Amancio Ortega? Ce vénérable citoyen espagnol est devenu le 2ème plus gros patrimoine mondial la semaine dernière, juste derrière Bill Gates. Ce milliardaire mystérieux n’est autre que le fondateur de la holding Inditex, propriétaire de Zara.

High Tech, finance… Mais il faut aussi compter avec le secteur du prêt-à-porter parmi les plus grands entrepreneurs du monde. Et pas du prêt-à-porter de luxe, Zara, Pull And Bear, Massimo Dutti… On est plutôt dans le moyen de gamme. Mais le génie d’Amancio Ortega est d’avoir capitalisé là-dessus pour créer un empire, Inditex, Industrias de Diseño Textil, qui est toujours à l’heure actuelle la plus grande entreprise textile du monde.

Et grâce aux performances hors du commun de sa holding, emmenée notamment par Zara, il est désormais 2ème fortune mondiale selon le classement Bloomberg, avec 71.5 milliards de dollars, derrière Bill Gates (85,5 milliards de dollars), mais juste devant Warren Buffett désormais, ce dernier est à 70,2 milliards de dollars.

Rentabilité hors normes

Amancio Ortega a entre autres bénéficié de la très bonne orientation du cours de sa holding Inditex, qui gagne 7% sur le mois écoulé à la Bourse de Madrid, contre -2,3% dans le même temps pour la holding financière de Warren Buffet, Berkshire Hathaway.

Mais les fondamentaux d’Inditex parlent d’eux-mêmes aussi, la seule enseigne Zara, présente dans 88 pays avec 6.600 magasins, a enregistré sur l’année 2014 un chiffre d’affaires total de 19,7 milliards de dollars. Certes c’est l’équivalent d’un seul trimestre de ventes de Microsoft, par exemple. Mais avec une marge bénéficiaire de plus de 50%, le double de celle du géant du logiciel !

Un modèle intégré et local

Et l’année 2015 commence bien, avec des ventes en hausse de 5% au 1er trimestre, et comme objectif l’ouverture de 480 nouveaux magasins cette année, donc une croissance de 8% des surfaces commerciales !

Et le secret de la rentabilité et du succès commercial d’Inditex tient en une recette simple, qui en plus en fait un OVNI du secteur du prêt-à-porter. Aucune sous-traitance dans les pays à bas coût de production comme la Chine, l’Inde, le Bangladesh ou l’Amérique Latine.

Réactivité inégalable

Car les marques du groupe ne sont pas là pour produire en masse, elles ont comme objectif de répondre au plus vite à la demande, et s’adapter aux tendances de la manière la plus immédiate possible.

Par conséquent, tout est fabriqué en Espagne, dans les usines historiques du groupe près de la Corogne, et expédié par bateau dans tous les pays où sont présents les magasins des marques Inditex. Ces derniers sont donc réapprovisionnés 2 fois par semaine en moyenne. Une souplesse et une capacité de réactivité qui donne au groupe une longueur d’avance sur tous ses concurrents.

Bientôt numéro 1 ?

Une centralisation payante, alors qu’Inditex est en plus basé dans un des pays où les coûts de fabrication sont encore parmi les plus bas d’Europe. Mais en refusant le modèle multi-sous-traîté et en s’y tenant, Inditex a réussi à forger et à faire fonctionner avec un succès visible, un modèle hors-norme.

Ainsi fonctionne l’empire d’un homme qui vient de fêter ses 80 ans, extrêmement discret (il n’existe que quelques seule photo de lui, les mêmes depuis 1999), qui pourrait sans problème, les analystes en sont convaincus, briguer dans les prochaines années la tête des grandes fortunes mondiales, au vu des perspectives et du potentiel impressionnant et prometteur de ses marques.

Antoine Larigaudrie