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Après la crise du coronavirus, "les marchés doivent reprendre le chemin du long terme"

Invité sur le plateau de "12H, l'Heure H", le PDG de Natixis Investment Managers Jean Raby est revenu sur le rôle des marchés dans cette crise mais aussi dans le futur.

Après un des krachs financiers les plus violents de l'histoire, les marchés vont-ils perdre en attractivité? C'est une petite musique qui monte dans les grands groupes, lassés de la spéculation effrénée qui plombe trop souvent les cours.

Mais, pour le PDG de Natixis Investment Managers Jean Raby, tout ne doit pas être balayé. "La crise de 2008 était, tout d'abord, une crise financière. Aujourd'hui, ce n'est pas une crise financière. Peut-être même que la finance (…) peut faire partie des solutions à apporter à l'impact" de la crise sur la vie économique, explique-t-il ce mercredi, sur le plateau de "12H, l'Heure H" sur BFM Business.

"Les marchés doivent reprendre le chemin du long terme" insiste-t-il. "On a peut-être perdu cette notion au cours des dernières années avec des taux d'intérêt très bas, une approche assez court-termiste."

Pas de "réaction épidermique" 

Selon lui, le rôle actuel de la finance est donc d'accompagner les entreprises en crise, sans chercher à se débarrasser des actions encombrantes. "Est-ce qu'on est sorti des marchés? Non" assure le gérant d'actifs. "Je pense que c'est important d'accompagner les entreprises. On réfléchit aussi à ce qu'on peut faire de différent" pour la relance de l'activité.

Jean Raby croit même que le virage vers le long terme a déjà été pris pendant la crise. "La décollecte n'a pas été très importante de manière générale" assure-t-il. "Les investisseurs n'ont pas réagi de façon épidémique à la baisse des marchés, n'ont pas vendu au plus bas pour ensuite racheter au plus haut. On a ce début de vision à plus long terme que j'appelle de mes vœux."

Un avis qui fait écho à celui de Jean-Louis Chaussade, désormais ex-président de Suez qui regrettait, mardi sur BFM Business, "ceux qui font du 'short' (dans le sens de court-terme, NDLR), autrement dit ceux qui spéculent à la hausse ou à la baisse" sur les entreprises. "Il faut un capitalisme de long terme."

Thomas Leroy