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ArcelorMittal: va devoir attendre dans le dossier ILVA.

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(CercleFinance.com) - ArcelorMittal, qui lorgne officiellement sur la “méga-aciérie” d'ILVA située tout contre Tarente, dans le Sud de la botte italienne, risque de devoir attendre une réponse plus longtemps que prévu. Le gouvernement italien

(CercleFinance.com) - ArcelorMittal, qui lorgne officiellement sur la “méga-aciérie” d'ILVA située tout contre Tarente, dans le Sud de la botte italienne, risque de devoir attendre une réponse plus longtemps que prévu. Le gouvernement italien se donne désormais de 18 à 36 mois pour trouver un repreneur à ce site aussi polluant que déficitaire, propriété du groupe Riva mais depuis un an et demi sous administration spéciale de l'Etat.

En effet, le 24 décembre le gouvernement italien, emmené par le président du conseil Matteo Renzi, a annoncé un plan de 'revitalisation' de la région de Tarente qui, chiffré entre un et deux milliards d'euros, comprend notamment la modernisation et l'expansion des infrastructures portuaires de la ville.

ILVA, qui compte parmi les plus importants sites sidérurgiques d'Europe, est aussi concerné : depuis juin 2013, cette usine déficitaire et très contestée pour ses rejets polluants est administrée par un 'commissaire extraordinaire' ('commissario straordinario') nommé par le gouvernement. Il s'est d'abord agi d'Enrico Bondi, qui en juin 2014 a été remplacé par Piero Gnudi.

Le titulaire du poste va encore changer au 1er janvier 2015, a annoncé le gouvernement. Le nom du nouveau commissaire n'a pas encore filtré, mais ce dernier sera chargé, a déclaré Matteo Renzi, d'organiser la dépollution du site d'ILVA puis, dans un horizon estimé entre 18 et 36 mois, de trouver un repreneur pour l'usine. C'est ce qui a été interprété comme une “nationalisation partielle”. Il s'agit aussi, grosso modo, des missions qui étaient déjà assignées aux commissaires précédents, quoique selon des termes plus fermes.

En effet, dans un document diffusé le 10 octobre dernier, Piero Gnudi indiquait qu'il s'était adjoint les services de la banque d'affaires Rothschild, du cabinet de conseil Boston Consulting Group et de l'étude d'avocats Lombardi Molinari Segni pour trouver un repreneur. 'A l'heure actuelle, des négociations sont toujours en cours, et elles devraient déboucher d'ici la fin de l'année', pouvait-on lire alors.

Parmi les candidats : le géant européen de l'acier et du minerai de fer ArcelorMittal. Fin novembre, le géant sidérurgique européen avait présenté, de concert avec transformateur et distributeur d'acier italien Marcegaglia, une offre non contraignante de reprise d'ILVA. Ses modalités financières n'avaient pas filtré.

Les analystes d'Aurel BGC indiquaient alors que “l'aciérie d'ILVA emploie 16.000 personnes dans les Pouilles et se trouve dans le collimateur de Bruxelles en raison de la pollution qu'elle génère. Elle est en outre très déficitaire mais les autorités italiennes ne seraient guère enthousiastes à l'idée de la céder à ArcelorMittal.”

En effet, le 16 octobre dernier, la Commission européenne a rappelé qu'elle enjoignait une fois de plus à l'Italie de faire en sorte que l'usine d'ILVA respecte les directives relatives à la pollution, pointant notamment 'les émissions incontrôlées qui interviennent durant la production d'acier', ce qui a 'un impact sérieux' sur la santé des populations environnantes, notamment en ce qui concerne la prévalence de cancers.

A l'automne, leurs confrères d'Exane BNP Paribas écrivaient qu''ILVA est un actif clé pour le groupe non coté Riva, l'un des principaux sidérurgistes d'Europe avec une capacité de plus de 14 millions de tonnes par an, dont 11,5 millions de tonnes pour son site de Tarente (ILVA)'.

De ce fait, l'éventuelle acquisition d'ILVA par ArcelorMittal et Marcegaglia pourrait conduire à une réduction significative des surcapacités d'acier européennes, qu'Exane évaluait alors entre 30 et 35 millions de tonnes.

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