Areva: l'avenir du groupe toujours en jeu.

(CercleFinance.com) - Moins 10 % depuis le début de l'année, - 53% sur un an : à 8,1 euros, l'action de l'équipementier nucléaire public français Areva fait bien piètre figure. Après une année 2014 calamiteuse, le groupe resserre les rangs avec EDF, vient de lancer des économies et son carnet de commandes se porte bien. Mais les incertitudes sont encore nombreuses.

Croulant sous les pertes opérationnelles et les exceptionnels négatifs, le groupe a enregistré en 2014 une perte nette colossale de 4,8 milliards d'euros, soit plus de 10% de son chiffre d'affaires.

Les capitaux propres part du groupe sont ainsi devenus négatifs à hauteur de 673 millions d'euros, une situation financière difficile qui pourrait appeler des cessions, une levée de fond, des économies, ou les trois à la fois.

La situation est en effet sérieuse, d'abord d'un point de vue stratégique : les difficultés rencontrées par la construction d'un des ses produits-phare, l'EPR, en Finlande et à Flamanville, jettent un doute sur sa capacité à concevoir des réacteurs nucléaires.

C'est ce qui explique le resserrement des liens avec EDF, qui n'est pas simplement l'opérateur des centrales d'Areva, mais se veut 'architecte ensemblier' en raison de son expérience d'exploitant. EDF est aussi plus solvable que ne l'est Areva. Ainsi que le plan d'économies massif (- 15% sur les frais de personnel en France et - 18% dans le monde) annoncé ce matin.

Reste que ces restructurations n'en sont qu'à leur début et que du point de vue boursier, il semble trop tôt pour préjuger de leur succès. D'autant moins qu'une levée de fonds et/ou un adossement à un autre acteur, comme EDF, ne sont pas à exclure.

Paradoxalement, on notera malgré tout que le niveau du carnet de commandes d'Areva, certes aidé par les changes, atteignait 47,5 milliards d'euros à fin mars. Il continue donc de se redresser rapidement et se rapproche du record de 2008, soit 48,2 milliards d'euros.

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