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Atari peut-il renaître de ses cendres en Bourse ?

Boîte de la console de jeu mythique Atari 2600, sortie en 1977 aux États-Unis

Boîte de la console de jeu mythique Atari 2600, sortie en 1977 aux États-Unis - YASUYOSHI CHIBA / AFP

Proche de ses plus bas historiques, l’action Atari attire depuis peu l’attention d’investisseurs institutionnels qui misent sur un retour en grâce.

Atari aurait pu figurer au panthéon des entreprises stars de leur secteur ayant disparu de la circulation, si elle n’avait été sauvée in extremis de la faillite en 2013 par Frédéric Chesnais. Ce fin connaisseur du dossier avait occupé le poste de directeur financier et directeur général adjoint d’Infogrames entre 2001 et 2005. Infogrames avait intégré Atari en 2001 (lors du rachat d’Hasbro) avant d’en adopter le nom en 2009 afin de "bénéficier de la notoriété de la marque à travers le monde".

Un groupe désendetté

L’action Atari continue de se morfondre en 2016 parmi les "penny stocks" de la place parisienne autour des 20 centimes d'euro, mais des progrès ont été enregistrés en trois ans sur le plan des fondamentaux. Le chiffre d’affaires est passé de 1,2 million d’euros en 2013 à 12,6 millions d’euros au dernier exercice, et le résultat opérationnel est revenu positif.

Surtout, "Frédéric Chesnais a permis de remettre l’entreprise en ordre de marche en débarrassant le groupe de toutes ses dettes. Le désendettement a été achevé cette année", souligne Pierre Schang, analyste et co-gérant du fonds Amilton Premium investi sur les actions européennes de petites et moyennes capitalisations.

Certains gérants se positionnent

Outre la société de gestion Amilton, la valeur a également attiré l’attention de la Financière Arbevel, qui a franchi en hausse en juillet le seuil de 5% du capital d’Atari. Un intérêt nouveau de la part d’investisseurs visiblement convaincus du potentiel de rebond du titre.

Pierre Schang évoque ainsi "de nombreux catalyseurs, non reflétés dans le cours de Bourse" avec notamment plusieurs leviers de croissance tels que le lancement à venir de la quatrième édition de "Rollercoaster Tycoon", les casinos en ligne et la signature possible de licences pour des émissions de télévision".

De plus, les importants déficits fiscaux hérités de l'histoire difficile de l'entreprise vont lui permettre de ne pas payer d'impôt pendant quelques années. 

Vers une résorption de la décote ?

Dans ces conditions, la "décote de faciès" héritée de l’histoire difficile de l’entreprise a de bonnes chances de se résorber au cours des 12 à 18 prochains mois selon le gérant, "ou du moins de fortement diminuer, ce qui pourrait occasionner un doublement du cours", voire un quadruplement d'ici trois à quatre ans. Mouvement qui serait facilité en cas de reprise du suivi du titre par un broker ou d’un éventuel regroupement d’actions. 

Lire l'interview de Pierre Schang sur Tradingsat.com

François Berthon