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ATEME: 'nous détenons une expertise mondialement reconnue'.

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(CercleFinance.com) - ATEME a effectué son entrée en Bourse ce mois-ci. Dirigé par Michel Artières, ce spécialiste de la compression vidéo a généré l'an passé un chiffre d'affaires de 20,6 millions d'euros, dont près de 90% hors de France.

(CercleFinance.com) - ATEME a effectué son entrée en Bourse ce mois-ci. Dirigé par Michel Artières, ce spécialiste de la compression vidéo a généré l'an passé un chiffre d'affaires de 20,6 millions d'euros, dont près de 90% hors de France. Ambitieux, il vise une part de marché comprise entre 7 et 8% à l'horizon 2018, contre 2,5% en 2013, et n'exclut pas de nouvelles acquisitions.

Cercle Finance : Pourquoi avez-vous décidé de vous introduire en Bourse ?

Michel Artières : Afin de pouvoir accélérer notre prise de parts de marché sur le HEVC, le nouveau standard de compression vidéo qui permet l'Ultra Haute Définition sur la TV et la HD sur les mobiles, nous avons estimé qu'une introduction en Bourse était le meilleur moyen pour trouver les fonds nécessaires et permettre d'associer de nouveaux investisseurs à notre développement.

CF: Cette opération nous permet également d'accroître notre visibilité, tant auprès de nos 200 clients existants que de nos nombreux prospects partout dans le monde.

MA : Les 13 millions d'euros levés financeront à la fois notre déploiement commercial et marketing, ainsi que le maintien de notre avance technologique.

CF : Le secteur de la technologie a été secoué par l''affaire' Gowex, qui a éclaté au moment même de votre IPO. Quel est votre sentiment sur ce scandale ? Avez-vous ressenti des craintes de la part des investisseurs ou des gérants ?

MA : Non, cette affaire n'a pas affecté l'opération d'ATEME car nous sommes une société technologique bien établie sur nos marchés, avec un centre de R&D à Bièvres (Essonne) et des bureaux dans 10 pays. Nous détenons une expertise technologique mondialement reconnue et nos solutions logicielles de compression vidéo ont déjà convaincu de grandes chaînes de TV ainsi que de grands opérateurs de TV payante.

Notre IPO a rencontré un large succès tant auprès des institutionnels que des particuliers, avec une offre souscrite près de 2,5 fois, et le prix d'introduction a été fixé en haut de la fourchette de prix indicative.

CF : Quels sont selon vous les principaux vecteurs de croissance de votre marché, celui de la compression vidéo ?

MA : Nos clients sont les chaînes de TV et les diffuseurs de contenus vidéo. Ils ont besoin d'encoder leur flux vidéo pour pouvoir les diffuser auprès de leur base d'abonnés dans le monde entier. Or, la consommation de vidéo n'a jamais été aussi importante.

Les modes de consommation évoluent, et cela concerne également la vidéo, que l'on consomme partout, à tout moment, en live ou en différé et sur un nombre croissant de terminaux différents: TV, smartphone, tablette, PC.

Nos clients doivent donc déployer de nouvelles infrastructures de compression vidéo pour supporter ce phénomène du 'multi-écrans' (car chaque contenu vidéo doit être compressé autant de fois que de types d'écrans), et pour maintenir et rafraîchir des catalogues de VOD de plusieurs milliers voire dizaines de milliers de titres.

Parmi les autres vecteurs de croissance, on peut citer la poursuite de la transition vers la HD et l'arrivée de l'Ultra HD, ou encore le 'switch off analogique' qui s'étalera dans le monde pendant encore plus de 10 ans.

Notre marché est estimé à 822 millions d'euros en 2013, en croissance annuelle attendue de 11,5% sur la période 2013-2018 pour atteindre 1,4 milliard d'euros en 2018.

CF : Dans quel(s) domaine(s) pensez-vous pouvoir tirer votre épingle du jeu par rapport à vos concurrents directs ?

MA : Notre avance technologique constitue notre principal avantage compétitif. Grâce à notre département de R&D internalisé, nous développons depuis plus de 10 ans nos propres algorithmes de compression vidéo.

C'est ce qui nous permet aujourd'hui d'offrir à nos clients une qualité de compression supérieure à celle de nos concurrents directs, que ce soit sur les formats MPEG-2 ou MPEG-4, ou encore sur le nouveau standard HEVC.
Nos solutions logicielles permettent à nos clients d'économiser jusqu'à

20% de bande passante par rapport aux solutions alternatives disponibles sur le marché. Cela représente potentiellement de fortes économies, surtout lorsque nos clients diffusent leurs flux vidéo à des réseaux d'abonnés très importants, comme c'est le cas pour China Telecom ou Direct TV aux Etats-Unis.

Aujourd'hui, nous sommes les leaders de la compression vidéo en HEVC, car nous avons probablement commencé à investir sur ce nouveau standard un à deux ans avant nos concurrents, notamment par notre présence dans les organismes de standardisation ITU et DVB, et grâce au projet de recherche français 4EVER.

CF : Vous avez très récemment livré 700 Kyrion à l'Union européenne de radio- télévision (UER). Ambitionnez-vous de conquérir d'autres marchés avec ces encodeurs et décodeurs ?

MA : Les encodeurs et décodeurs Kyrion permettent de compresser les flux vidéo sur le lieu de l'événement afin de les transporter par satellite vers les régies des chaînes de télévision puis de distribuer les programmes vers les opérateurs de TV payante.

En quelques années, nous sommes devenus le fournisseur de référence de l'UER, dont l'influence mondiale est indéniable.

Nous comptons capitaliser sur ce succès pour convaincre de nombreux autres clients Tier1 de la qualité de la fiabilité de notre offre.

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