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Avec un nombre limité de groupes cotés en Bourse, la hausse des marchés devient quasi mécanique

Invité sur BFM Business, Philippe Waechter, chef économiste au sein d'Ostrum Asset Management, revient sur la nécessité pour les investisseurs de dynamiser un minimum leur portefeuille dans un environnement de marché qui atteint des sommets.

Les marchés financiers sont au plus haut en cette fin d'année. Le CAC 40 a franchi le cap des 6.000 points le 20 décembre dernier (un record qui n'avait plus été constaté depuis 2007) et a progressé de près de 27% depuis le début de l'année. Le Nasdaq Composite a, quant à lui, dépassé les 9.000 points pour la première fois de son histoire et affiche une envolée de 35% (contre +23% depuis janvier sur le Dow Jones et +29% sur le S&P 500). Une euphorie mondiale qui, de l'avis du directeur de la recherche économique d'Ostrum Asset Management, invité ce lundi sur BFM Business dans l'émission "12H, L'heure H", s'explique de façon bien plus mécanique que macroéconomique.

"Les banquiers centraux ont fait l'hypothèse que si vous allez sur des placements peu risqués, vous ne gagnerez pas grand-chose. Et donc si vous voulez avoir du rendement sur votre portefeuille, il faut que vous preniez davantage de risques ou que vous modifiez la structure de votre portefeuille, qu'il soit moins liquide, etc. Mais si vous voulez un portefeuille liquide, il faut que vous mettiez plus d'actifs risqués que d'actifs non risqués", détaille Philippe Waechter.

Aussi, le plus grand risque aujourd'hui en matière de stratégie d'investissement, ce ne serait donc pas tant le fait de booster le contenu d'un portefeuille, mais au contraire de s'inscrire dans une approche trop prudente.

De moins en moins d'entreprises cotées

En outre, deux autres raisons expliquent l'envolée des marchés. Premièrement, les sociétés cotées, en particulier aux Etats-Unis, ont tendance à racheter leurs actions, ce qui fait mécaniquement grimper leur cours. Deuxièmement, il y a de moins en moins de groupes cotés outre-Atlantique, alors que la Bourse attire encore "des flux très importants" d'épargne, pointe l'économiste. Ce qui là encore fait grimper les actions restantes. 

"On a un marché qui change d'équilibre et donc vous avez beaucoup de capitaux qui arrivent et un nombre d'actions assez limité dans un environnement qui – sur le plan macroéconomique – n'est pas hyper optimiste, mais qui n'a rien de dramatique. Donc, on a cette configuration où finalement, je n'ai pas vraiment le choix si je veux avoir du rendement que de favoriser mon placement en actions", explique Philippe Waechter.

J.C-H