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Les banques françaises, superstars de la fin d'année boursière ?

C'est sans doute la Société Générale qui aura signé le 3ème trimestre le plus brillant du secteur bancaire, au niveau global. Et BNPParibas, Crédit Agricole et Natixis auront fait mieux que résister.

C'est sans doute la Société Générale qui aura signé le 3ème trimestre le plus brillant du secteur bancaire, au niveau global. Et BNPParibas, Crédit Agricole et Natixis auront fait mieux que résister. - Thomas Samson - AFP

En une semaine et demi, les 4 grandes banques françaises (Société Générale, BNPParibas, Crédit Agricole et Natixis) ont publié des performances brillantes pour un 3ème trimestre pourtant très difficile. De quoi rester optimiste sur le potentiel de ces valeurs pour la fin d'année 2015.

Certains auront bien tenu le coup, d'autres auront même brillé. Mais dans tous les cas, le secteur bancaire français, au vu des performances de ses grandes enseignes sur le 3ème trimestre, signe des résultats plus que convaicants. L'exemple le plus spectaculaire est sans doute la Société Générale, qui remporte haut la main le titre de banque la plus résistante au 3ème trimestre.

Trimestre, on le rappelle, marqué par des turbulences de marché extraordinaires au cours du mois d'août, en provenance de Chine.

Spectaculaire Société Générale

L'ensemble du marché attendait avec pessimisme les publications trimestrielles des banques, les résultats des banques américaines ayant servi d'inquiétant apéritif. Partout des activités taux et banque de marché en forte baisse, et des pertes conséquentes.

Mais miracle, la Société Générale a publié des résultats spectaculaires: avec une hausse de quasiment 30% de ses bénéfices et un produit net bancaire en progrès, la banque a agréablement surpris. Elle fait mieux que résister, elle a en réalité surfé sur cette mauvaise passe pour signer sans doute parmi les performances les plus brillantes de l'ensemble du secteur au niveau mondial.

Le "Retail" progresse, mais la banque de marché résiste

Alors certes, les grandes banques françaises ont profité de l'activité de réseau pour compenser ce qui s'est passé sur les marchés financiers, comme en témoigne la publication de BNPParibas la semaine précédente. Mais la Générale, réputée plus exposée au marché, a pourtant réussi à faire encore mieux !

Et preuve que la banque de marché ne va pas si mal, Natixis, pourtant banque de gros et spécialisée sur les activités de marché, arrive à publier sur la même période des bénéfices stables et même un produit net bancaire en progrès, +5%. Preuve que la banque là aussi est arrivée à bien tirer son épingle du jeu.

CASA: des profits au plus haut depuis 4 ans

La seule "fausse note" aura peut-être été le Crédit Agricole, dont les résultats ont été l'occasion d'une réaction fortement négative, mais plus pour des raisons internes. Peu de visibilité sur les futures orientations en terme de réorganisation, rumeurs ou fausses interprétations de marché sur la nécessité pour la banque de consolider ses fonds propres... l'accueil a été négatif.

Mais cela ne doit pas faire oublier la très honorable performance signée par Crédit Agricole SA sur la période. Avec 15% de hausse du bénéfice net, la banque retrouve le niveau de profitabilité qu'elle avait il y a 4 ans!

L'exception française?

L'ensemble de ces chiffres prouve donc bien que ce n'est pas uniquement que le modèle de banque universelle qui a sauvé les banques françaises au milieu d'une période qui a été fatale à toutes les autres. L'ensemble de leurs stratégies au milieu de la tourmente leur a permis de faire mieux que résister: elles ont même pu en tirer des profits.

Et si on prend en compte les habillages de portefeuille de fin d'année à prévoir sur le marché actions, difficile de passer à côté de quelques bonnes affaires. Hormis la Société Générale qui a déjà très bien progressé, quasiment 30% depuis le début de l'année, le reste du secteur bancaire a du retard à rattraper.

Un retard à combler?

Comparé à un CAC40 qui gagne un peu plus de 16% depuis le 1er janvier, BNPParibas gagne tout juste la même chose, alors que le Crédit Agricole ne prend que 1.7%, et Natixis un peu plus de 5%.

Et au vu des résultats et des perspectives de ces banques, au vu aussi des mouvements de rattrapage spectaculaires qu'on peut observer sur certains secteurs, comme le pétrole, on peut légitimement parier sur un mouvement similaire pour le secteur bancaire, en pleine santé.

Il pourrait même être l'un des principaux artisans d'un éventuel rallye de fin d'année de nature à nous faire égaler les plus hauts annuels sur le CAC40.

Antoine Larigaudrie