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Banques: les autorités américaines tirent la sonnette d’alarme

La plupart des grandes banques d'affaires américaines sont encore insuffisamment armées en cas de crise, particulièrement Wells Fargo, selon l'Office Américain de la Recherche Financière

La plupart des grandes banques d'affaires américaines sont encore insuffisamment armées en cas de crise, particulièrement Wells Fargo, selon l'Office Américain de la Recherche Financière - Justin Sullivan - Getty Ilmages North America - AFP

"Le secteur bancaire américain serait-il capable de résister à une nouvelle crise, similaire à celle de 2008? Sans doute pas, répondent les instances financières américaines, qui appellent à une prise de conscience et des actions rapides."

Quand JPMorgan a publié ses résultats mercredi, bien meilleurs qu’attendus grâce aux activités de marché, la banque était loin de croire que cela allait constituer une source de préoccupation de la part des hautes instances financières du pays.

Car le problème est bien là, et c’est le constat même de l’OFR (Office of Financial Research), qui a publié mercredi son diagnostic annuel du secteur bancaire américain. Des instruments de suivi comparables à ceux du Comité de Bâle, qui fait autorité dans le secteur européen.

Wells Fargo dans le viseur

Son avis, depuis cette année, est suivi par les autorités de régulation pour recommander aux banques d’éventuelles mesures de consolidation de leur structure financière.

Et force est de constater qu’il reste du travail. Selon l’OFR, un cas est particulièrement préoccupant: celui de Wells Fargo, une des plus vieilles banques américaines, héritières des premières sociétés de diligence de la Ruée vers l’Or. Même ce glorieux passé ne l’empêche pas d’inquiéter.

Prime de risque croissante

L’Office attribue une note à chaque banque, en fonction de sa taille, de la complexité de sa structure, de la solidité de ses assises financières, de ses activités, et de la qualité des produits financiers qu’elle propose par rapport à la concurrence. Le dernier constat est édifiant.

Alors que JPMorgan Chase, CitiGroup, Bank of America et Goldman Sachs représentent toujours une "menace tangible pour la stabilité du système financier mondial", la cote de risque de Wells Fargo est en train de grimper en flèche (+18% sur un an). La menace est même qualifiée de "croissante", par l’OFR.

Chantier structurel

Une vraie surprise pour les observateurs américains, alors que la banque est considérée historiquement comme l’une des plus solides et défensives qui soient. Mais c’est visiblement du côté de la structure financière qu’on arrive à des sources d’inquiétudes structurelles.

La banque résisterait désormais moins bien que les autres à un éventuel choc systémique. Toutes ces banques ont donc quelques mois pour s’atteler d’urgence à un chantier d’importance: solidifier leurs fonds propres et consolider, simplifier leur structure financière.

Nouvelle vague de levée de fonds?

Un passage obligé, si les banques ne veulent pas se faire retoquer leurs comptes par le régulateur américain.

Ce dernier a le droit d’exiger qu’elles lèvent ce qu’il faut sur le marché pour répondre aux normes, sous peine de pénalités. Et les banques ont tout intérêt à le faire rapidement tant que les conditions de marché sont encore favorables à ce niveau.

Antoine Larigaudrie