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Les banques vont-elles fermer des guichets ?

Les banques françaises voient leurs revenus, au mieux, très faiblement progresser

Les banques françaises voient leurs revenus, au mieux, très faiblement progresser - -

Pour compenser la baisse de leurs revenus, les banques vont réduire leurs coûts. Si les conséquences sur l'emploi ne sont pas encore connues, le modèle de la banque de détail va évoluer pour aller vers la banque en ligne.

Les banques ont encore connu des fortunes diverses en 2012. La lourde perte de 6,5 milliards d’euros, publiée mercredi 20 février par le Crédit Agricole, tranche avec les bénéfices de BNP Paribas, de 6,5 milliards.

Mais toutes font face à un défi: le ralentissement de l’activité de la banque de détail en France."Du coup, les banques vont probablement tenter d’agir sur les charges d’exploitation, via des programmes de réduction du coût. L’idée est d’avoir un effet ciseaux positif", explique Gabriella Serres, analyste crédit chez Aurel BGC.

Les banques vont-elles donc fermer des guichets ? Seule la Société Générale, a annoncé "la fermeture de quelques dizaines d'agences dans les années à venir", selon Jean-François Sammarcelli, directeur général délégué. François Pérol, le président du directoire de Banques populaires Caisses d’Epargne (BPCE) indiquait également à BFM Business, le 18 février, que BPCE "a une réflexion sur la banque de détail", précisant que "cette réflexion ne consiste pas en des grands plans de fermetures d’agences".

Vers la banque sans papier

Le Crédit Agricole n’a, de son côté, pas précisé les conséquences sur l'emploi des 650 millions d’euros d’économies qu’il prévoit pour 2016. Les syndicats sont néanmoins inquiets.

BNP Paribas a, elle, annoncé, le 14 février, des investissements de 1,5 milliard d’euros destinés à lui faire économiser 2 milliards par an à partir de 2015. Mais pas question de tailler dans les effectifs."Nous n’avons pas fait de licenciements et nous n’en ferons pas", assurait François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de BNP Paribas, sur BFM Business, jeudi 14 février.

Pour toutes les banques, ces plans passent par une amélioration des procédés et une modernisation de l’organisation. François Villeroy de Galhau déclarait ainsi que son établissement se dirige vers “la banque sans papier, qui sera une bonne chose pour nous coûts”. Il estimait que “le grand chantier” de la banque de détail "est désormais le digital". L’Agefi rapportait, mercredi 20 février, que BNP Paribas lancerait sa banque en ligne en juin, espérant 500 000 nouveaux clients en cinq ans.

Mais François Villeroy de Galhau assurait toutefois que "demain, il y aura toujours des agences, mais on n'y fera pas la même chose: plus de conseil, plus d’accueil de clients”. Le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, tenait sur BFM Business, le 13 février, le même raisonnement: “les transformations dans la banque de détail sont peut-être devant nous (...) les gens vont moins en agence, et quand ils y vont, ils attendent un service à valeur ajoutée”.

La faute à la conjoncture

Des virages qui semblent nécessaires, à l’heure où l’activité fléchit. "Dans le meilleur des cas, et même après retraitement des comptes, on a une légère hausse (des revenus NDLR). Clairement la tendance n’est pas bonne, en particulier au quatrième trimestre 2012", explique Gabriella Serres. En cause, la conjoncture: "la décélération des revenus est vraiment liée à l’environnement macroéconomique. Et de côté-là il n’y a pas grand-chose à faire", poursuit l’analyste.

Autre effet de la conjoncture: le coût du risque des banques, c’est-à-dire l’argent provisionné pour faire face aux impayés sur les prêts, augmente. Cet indicateur a explosé pour la Société Générale et BPCE

Julien Marion