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Les bonus des banquiers seront bientôt encadrés

Près de 13.000 emplois devraient être détruits, cette année, à la City

Près de 13.000 emplois devraient être détruits, cette année, à la City - -

Un accord de principe a été trouvé à Bruxelles, ce jeudi 28 février, afin que la part variable de la rémunération des banquiers n'excède pas le double du fixe. Un bouleversement pour le secteur.

Les banquiers vont-ils voir la période de vaches maigres se poursuivre? Après une nuit de négociations marathon, un accord de principe a été trouvé entre le Parlement européen et la présidence irlandaise de l’Union européenne, ce jeudi 28 février, pour encadrer davantage les bonus versés aux banquiers

Le Parlement voulait imposer un principe simple dit du "un pour un" : la part variable des banquiers, leur bonus, ne doit pas excéder le montant de leur fixe. Le Conseil, lui, voulait un ratio plus élevé, afin de pouvoir augmenter les primes.

Finalement, la poire a été quelque peu coupée en deux : les bonus pourront atteindre jusqu'au double de la rémunération fixe, à condition toutefois d’obtenir le feu vert des actionnaires de la banque.

Des bonus qui ont fondu

Pour les banquiers, ce serait un changement fort. La part variable de la rémunération pouvait jusque-là atteindre 10 à 15 fois le salaire fixe.

Actuellement, les bonus ont déjà fondu à la City. La dernière étude du Center for Economics and Business Research (CEBR), estime à 1,58 milliard de livres (1,82 milliard d'euros) le montant des bonus versés aux banquiers londonniens our cette année.

Un chiffre qui n’a rien à voir avec le niveau de l’an dernier, 4,40 milliards de livres (5 milliards d'euros), ni avec le pic historique de 2008 : 11,56 milliards de livres (13,4 milliards d’euros), soit plus du double des bénéfices de BNP Paribas en 2012. Ce montant astronomique avait évidemment attiré l’attention sur la rémunération des banquiers, comme l'un des facteurs expliquant la crise financière de 2008.

Les banquiers mieux lotis à Wall Street

En pratique cette baisse de la part variable s’est traduite par un rééquilibrage de la rémunération. L’AFME (Association for financial markets in Europe), a publié en mai dernier, un rapport expliquant que la part fixe de la rémunération des banquiers en Europe est passée de 37% du total en 2007 à 55% en 2011.

Par ailleurs, de l’autre côté de l’Atlantique, les banquiers sont mieux lotis. Selon les chiffres communiqués par Thomas DiNapoli, le contrôleur des comptes de l’Etat de New York, les bonus aux traders de Wall Street ont progressé de 8% en 2012 et devraient dépasser les 20 milliards de dollars (15 milliards d'euros).

BFM Business et Julien Marion