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Les Bourses européennes chutent, gros flux vendeurs américains

LA CLÔTURE DES BOURSES EUROPÉENNES

LA CLÔTURE DES BOURSES EUROPÉENNES - -

PARIS - Paris et les principales Bourses européennes ont chuté jeudi en clôture, en raison de gros flux vendeurs venant à la mi-journée des...

LONDRES/PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont clôturé en forte baisse jeudi tandis que Wall Street évoluait dans le rouge, l'interdiction allemande des ventes à nu sur les emprunts d'Etat et les CDS souverains de la zone euro continuant d'inquiéter les marchés.

L'indice CAC 40 a perdu 2,25%, Londres a lâché 1,65% et Francfort 2,02%. Les indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 et l'EuroFirst 300, ont plongé respectivement de 1,99% et de 2,24%.

A 15h45 GMT, le Dow Jones perdait 2,12%, le S&P 500 2,37% et le Nasdaq 2,73%.

"C'est un 'sell off' américain. Tout a commencé vers 13h30, à l'ouverture des premières transactions à New York. On a vu de gros flux vendeurs", rapporte Lionel Jardin, responsable de la vente institutionnelle chez Global Equities.

Il note que "pour la première fois depuis quelques semaines les Bourses européennes ne sont pas corrélées à la parité euro/dollar".

Illustrant la fébrilité qui saisit les investisseurs, l'indice Vix du Chicago Board Exchange qui mesure la volatilité sur les marchés d'actions américains, également surnommé "indice de la peur", a bondi en séance de 28% à 45,21 points, un plus haut de séance sans précédent depuis avril 2009.

DÉFIANCE

Le manque d'unité politique dans la zone euro, conjugué aux rumeurs les plus folles circulant sur les marchés, a incité les investisseurs à se réfugier vers les emprunts d'Etat allemands, signe de leur défiance à l'égard du risque.

Les rendements des Bunds sont tombés en séance à des plus bas historiques. Le rendement du papier à deux ans a atteint 0,388% tandis que celui du dix ans a touché 2,679%.

Les statistiques américaines du jour n'ont rien fait pour améliorer la confiance des marchés. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en hausse, l'indice des indicateurs avancé a reculé en avril pour la première fois depuis mars 2009 tandis que celui de la Fed de Philadelphie a progressé moins qu'attendu.

Le dossier des ventes à découvert à nu, que l'Allemagne a interdites sur les emprunts d'Etat et les CDS souverains de la zone euro, a montré à quel point la zone euro peine à se faire entendre d'une seule et même voix et les marchés craignent que d'autres pays emboîtent le pas à l'Allemagne.

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a pourtant déclaré que la France ne suivrait pas l'Allemagne sur ce sujet, tandis que le ministre britannique des Finances, George Osborne, a appelée les Etats européens à travailler davantage ensemble et à plus communiquer sur leurs mesures.

La chancelière allemande Angela Merkel a tenté de répondre à cette question en réclamant une accélération de la réforme de la régulation financière ainsi qu'une stratégie coordonnée des Européens pour retirer les mesures de soutien à l'économie tout en déclarant que la stabilité de la zone euro était la première de ses priorités.

L'euro a repris le chemin de la baisse après le sursaut de la veille. La monnaie unique avait profité de rumeurs faisant état d'une intervention de la Banque centrale européenne qui n'a jamais eu lieu.

Elle a évolué non loin du plus bas de quatre ans touché la veille contre le dollar à 1,2143 et plongé contre le yen à un plus bas inédit depuis novembre 2001 à 110,28 yens selon des données Reuters.

"L'euro est tombé, victime des inquiétudes entourant le manque d'unité de l'Union européenne sur la question de la dette", juge Michael Malpede, chef analyste chez Easy Forex à Chicago.

"Il y a eu cette intervention de Juncker (le président de l'Eurogroupe) qui a dit ne pas constater le besoin d'une intervention. Je pense que cela a effrayé les marchés."

Nicolas Delame, avec la contribution de Raoul Sachs, édité par Jean-Michel Bélot