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Brexit: les Bourses européennes s'effondrent

La Bourse de Paris s'effondre à l'ouverture

La Bourse de Paris s'effondre à l'ouverture - AFP

La Bourse de Paris a perdu 4,97% à l'ouverture et continue sa dégringolade. Les valeurs industrielles et financières sont les plus affectées par le Brexit. La livre sterling a atteint des plus bas jamais vus depuis 1985 tandis que l'or remonte.

C'est un véritable krach que sont en train de vivre les Bourses mondiales. À Paris, après avoir perdu 4,97% à l'ouverture des marchés, le CAC 40 s'est rapidement enfoncé sous les 4.100 points, frôlant même à un moment la barre symbolique des 4.000 points (-10,25% à 4.007,97 points). À 10h15, la Bourse de Paris cède 8%, effaçant les gains du début de semaine (le CAC avait rebondi de près de 6,5% entre lundi et jeudi) liés à la remontée du "Bremain" dans les sondages. 

Pour Pierre Schang, gérant chez Amilton Asset Management, "c’est un événement historique qui va générer, dans les mois à venir, une incertitude politique quant à la pérennité de l’Union Européenne dans son état actuel. Alors que les partis eurosceptiques du Continent voient leur légitimité largement renforcée, une refondation de la gouvernance de l’Union parait aujourd’hui incontournable." 

Dans le reste des marchés européens, on assiste également à une dégringolade. Le footsie 100 londonien cède 5,8%, le Dax de Francfort 7,5% tandis qu'Amsterdam et le MIB milanais reculent de respectivement 7,5% et 8% à 10h15. 

La livre dégringole, l'or rebondit

Sur le marché des changes, l'effet Brexit n'a pas tardé. La livre sterling a chuté à 1,33 dollar dès l'annonce des premières estimations, perdant plus de 10%. La devise britannique n'avait plus atteint ce niveau depuis 1985, selon les annales de l'agence financière Bloomberg.

La livre s'échangeait encore au-dessus de 1,50 dollar dans la soirée de jeudi à la fin du scrutin, dopée par de nouveaux sondages réalisés le jour même de l'élection, qui donnaient vainqueur le "Bremain". Dans le même temps, la livre sterling cède près de 7% face à l'euro. Elle s'échange contre 1,22 euro (plus de 1,30 euro jeudi soir). De son côté, l'or, valeur refuge par excellence, rebondit. Le cours de l'once de métal jaune est monté à 1.359,08 dollars, son niveau le plus élevé depuis le 19 mars 2014. Un bond d'environ 8% par rapport à son niveau au début des échanges opérés sur les marchés asiatiques.

Les banques centrales attendues au tournant

Si cette nouvelle est une réelle surprise, "elle n’en constitue pas moins un point d’entrée que les investisseurs avisés se doivent de mettre à profit dans l’attente d’initiatives monétaires de la part des Banques Centrales anglaise et européenne", selon Pierre Schang. Un sentiment que partage également Frédéric Rozier, conseiller en investissement chez Meeschaert : "L’éventualité d’un brexit a été balayée d’un simple revers de la main par une partie des opérateurs, le retour à la réalité et la période qui s’ouvre devant nous pourrait nous offrir des nombreuses opportunités." À commencer par le marché actions, qui pourrait être soutenu par une intervention coordonnée des banques centrales visant à éteindre l’incendie. Une conférence de presse de la BCE est attendue à 10 heures.

Les valeurs financières et industrielles les plus touchées

Du côté des valeurs, le Brexit pénalise les actions les plus exposées par cette sortie annoncée du Royaume-Uni de l'UE, à savoir les valeurs financières qui chutent lourdement en bourse à l'image de BNP Paribas (-15,7% à 40 euros), Crédit Agricole (-16,6% à 7,4 euros), Société Générale (-24,8% à 27,26 euros), Natixis (-15,5% à 3,5 euros) et Axa (-13,1% à 18,4 euros). À Londres, les actions de Barclays et RBS (Royal Bank of Scotland) dégringolent de 22,12% et 19,16%.

Les valeurs industrielles sont également lourdement impactées, avec Airbus Group (-9% à 50,8 euros), ArcelorMittal (-13,3% à 4,17 euros), Saint-Gobain (-12,1% à 35,1 euros) et LafargeHolcim (-10% à 36 euros). Tout comme le secteur automobile, qui avait beaucoup à perdre en cas de sortie. Les actions Renault et Peugeot perdent ainsi respectivement 15% et 20,4%. 

Ce krach constitue, en revanche, un bon point d'entrée pour bon nombre d'investisseurs comme l'explique Pierre Schang. "Ce matin il fallait clairement être acheteur car nous avons pu constater des aberrations de marché comme le distributeur britannique Dixons Carphone à -43% ou le promoteur immobilier anglais Bovis Home à -50%. Ce sont des conditions de marché exceptionnelles au sein desquelles les investisseurs les plus réactifs parviennent à réaliser des opérations tout à fait attractives."

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