(BFM Bourse) - La Bourse de Paris a fini en léger repli de 0,34% jeudi, les investisseurs faisant une nouvelle fois preuve de prudence avant d'en savoir plus sur le Brexit, la guerre commerciale et les résultats d'entreprises, dont la publication a démarré.
Après deux séances consécutives de hausse, la Bourse de Paris recule de nouveau jeudi en attendant de nouveaux développements outre-Manche concernant le Brexit. À la clôture, l'indice vedette du marché parisien lâche 0,34% à 4.795,37 points, quittant ainsi le seuil des 4.800 points qu'il avait franchi à la hausse la veille. Les opérateurs misent toujours sur la prudence dans un contexte économique incertain, entre les incertitudes sur le Brexit, le "shutdown" américain qui se poursuit pour la 4e semaine d'affilée - un record - et les rebondissements dans la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis depuis des mois.
Le vice-Premier ministre chinois Liu He, également négociateur en chef sur les différends commerciaux avec les États-Unis, se rendra à Washington fin janvier, selon une annonce jeudi matin du ministère chinois du Commerce. Si Pékin tente visiblement de faire un pas vers Washington, de l'autre côté de l'Atlantique, un groupe bipartisan de parlementaires américains a décidé de présenter mercredi un texte visant à interdire la vente de composants électroniques de fabrication américaine à Huawei, ZTE et aux autres groupes de télécommunications chinois qui ne respectent pas les lois et sanctions américaines. La justice américaine a ouvert une enquête pénale sur des soupçons de vols de technologies par le groupe chinois des télécommunications Huawei, ce qui pourrait compliquer encore un peu plus les relations diplomatiques entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.
Les secteurs bancaire et automobile plombent le CAC
Sur le marché parisien, les valeurs bancaires ont souffert, jeudi, au lendemain de leur forte hausse après la décision du Comité de Bâle de finalement leur imposer de nouvelles règles d'exigences en fonds propres, moins contraignantes et coûteuses que prévu. L'avertissement de Société Générale sur ses résultats de 2018 à cause d'une charge exceptionnelle de 240 millions d'euros au quatrième trimestre fait plonger le titre de la banque au carré noir et rouge (-5,7%, pire performance du CAC). Pour compléter le podium des plus mauvaises performances du jour sur le CAC, on retrouve les deux autres valeurs bancaires avec une perte de 3,9% pour BNP Paribas et de 1,9% pour Crédit Agricole.
Le secteur automobile est également mal orienté avec des baisses de 1,1% pour Peugeot et de 1,3% pour Renault alors que l'Etat français a officiellement lâché mercredi soir le PDG de la firme au losange, Carlos Ghosn, deux mois après son arrestation, et demandé la nomination d'un successeur dans les prochains jours pour prendre la tête du constructeur automobile. Toujours sur l'indice phare du marché parisien, STMicroelectronics souffre (-2,4%) après l'avertissement du géant taïwanais du secteur. Enfin, de l'autre côté du palmarès sur le CAC, il faut noter les jolies progressions de Sodexo (+1,75%), Hermès (+1,4%) et Saint-Gobain (+1,1%).
Sur le reste de la cote parisienne, le titre Alstom perd 1,8% dans un contexte de craintes sur la fusion avec Siemens, malgré un carnet de commandes record à près de 40 milliards d'euros.
Des mouvements sur les biotechs sont également à signaler alors que le bureau d'études franco-allemand d'Oddo BHF a publié une vaste étude sectorielle dans laquelle il se penche sur une quinzaine de sociétés de R&D biopharmaceutiques. Genkyotex abandonne près de 8,6% pour signer la plus mauvaise performance du jour sur le SRD, DBV technologies lâche 7,9% et Genfit 2,3%. Dans le vert au cours de la matinée, les actions Innate pharma et Cellectis (+0,2%) se sont retournées dans l'après-midi pour finir sur des chutes respectives de 1% et 1,9%.
Déçue par Morgan Stanley, Wall Street a ouvert en baisse
La Bourse de New York reculait jeudi à l'ouverture, affectée par les résultats jugés décevants de la banque Morgan Stanley, malgré un record absolu de bénéfices, à plus de 120 milliards de dollars, réalisé par les six plus grandes banques américaines (JPMorgan, Bank of America, Wells Fargo, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley). Les trois principaux indices se reprenaient ensuite dans la matinée pour évoluer proche de l'équilibre. Vers 18h15, le Dow Jones cédait 0,05% tandis que le S&P et le Nasdaq prenait chacun 0,2%.Sur le front pétrolier, les cours des barils de Brent européen et de WTI texan reculent respectivement de 0,65% et 1,17% vers 18h15, à 60,9 et 51,65 euros.
Enfin, l'eurodollar est stable à 1,1386 dollar (-0,08%).