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Bruits de botte et cours du pétrole

Dans notre vie quotidienne, l’enjeu le plus évident est celui du prix de l’essence. Chaque année nous consacrons 1500€ par ménage à payer notre carburant.

Dans notre vie quotidienne, l’enjeu le plus évident est celui du prix de l’essence. Chaque année nous consacrons 1500€ par ménage à payer notre carburant. - -

Le prix du pétrole s’est tendu pendant la période où les occidentaux ont annoncé leur intention d’intervenir en Syrie. Dès qu'Obama a donné le sentiment que les États-Unis n’allaient pas dans l’immédiat intervenir, on a assisté à un reflux.

Le prix du pétrole a baissé hier après avoir monté très rapidement depuis le début de la semaine ? Est-ce que tout cela est inquiétant ?

Il faut savoir qu’en matière de prix du pétrole il y a deux indicateurs. Le prix du pétrole ordinaire et celui de ce que l’on appelle le « Brent » qui est un pétrole de qualité supérieure venant des champs de la Mer du Nord au large de l’Ecosse. En ce moment, le baril ordinaire coûte 109$ et celui de Brent 116 $. Mais il y a deux jours le Brent a atteint 120$. Quand on essaie de comprendre pourquoi le prix du pétrole augmente on s’aperçoit qu’il y a deux facteurs essentiels qui jouent : l’activité économique, c'est-à-dire la croissance, et l’activité politique au Moyen Orient. En ce moment la croissance n’est guère au rendez-vous, y compris en Chine. Ce qui provoque donc des tensions sur les prix ce sont les événements politiques en Syrie et en Egypte. Bruits de botte au Moyen Orient signifient bruits de pièces dans les stations service.

Justement, allons- nous subir les conséquences de cette situation ?

La France n’a pas de pétrole, c’est bien connu. En 2012, nous avons déboursé 55 Mlilliards d'euros pour l’acheter à l’étranger. Les Français donnent aux producteurs de pétrole l’équivalent de ce qu’ils donnent à l’Etat comme impôt sur le revenu. Et donc toute augmentation des prix se traduit immédiatement par une baisse de notre pouvoir d’achat collectif. En outre, dans un deuxième temps, cela se traduit par un ralentissement de la croissance. Ce fut en particulier le cas en 2008 où le prix du pétrole a presque atteint le 10 juillet 145$, ce qui a contribué fortement à la crise de 2009. Autant voire plus que les banques. Dans notre vie quotidienne, l’enjeu le plus évident est celui du prix de l’essence. Chaque année nous consacrons 1500€ par ménage à payer notre carburant et ce chiffre augmente régulièrement. Cela ne va pas sans débats, certains considérant que si on veut réduire la pollution il faut réduire notre consommation d’essence et il faut donc encore plus augmenter les prix.

Justement, on dit beaucoup que le premier bénéficiaire du pétrole, c

Sur un litre de SP 95 à 1,5 €, le pays producteur reçoit 0,5€, l’Etat 0,8 €. C’est donc l’Etat qui est le premier « roi du pétrole ». C’est évidemment une ressource importante. Mais c’est un enjeu politique fort. Les défenseurs de la nature réclament des hausses, ceux des consommateurs de baisses et Bercy arbitre et encaisse, en espérant que les évènements politiques ne feront pas grimper les 0,5 € des producteurs.

Jean-Marc Daniel