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CAC 40: les gagnants et les perdants de 2012

Au palais Brognard, l'année 2012 n'aura pas été extraordinaire, et on envisage prudemment 2013.

Au palais Brognard, l'année 2012 n'aura pas été extraordinaire, et on envisage prudemment 2013. - -

La quasi-totalité des entreprises cotées à l’indice parisien a publié ses résultats pour 2012. Sur les 40 groupes concernés, 25 ont engagé ou annoncé des plans d'économie pour faire face à une conjoncture morose.

Les entreprises du CAC 40 ont quasiment toutes publié leurs résultats 2012. Ne restent qu’Alstom et Pernod Ricard, en exercice décalé, et Gemalto, qui dévoilera ses chiffres début mars. L’occasion de faire un premier bilan de l’année écoulée pour les plus grandes entreprises cotées en France. Et comme on pouvait s’y attendre, il n’est pas fameux.

Pour dresser ce bilan, nous avons intégré dans un tableau les chiffres d’affaires et les bénéfices de 2012, ainsi que les variations par rapport à l’année dernière (lire ci-dessous). Principal enseignement : sur les 40 groupes français cotés, 25 sont en train d’appliquer un plan d’économie ou prévoient d'en lancer un.

Ce n’est pas forcement parce que les profits de ces groupes ont baissé, mais parce qu'ils sont inquiets pour l’avenir. Ils cherchent donc à baisser leurs coûts, en réduisant en particulier leur masse salariale.

Seule une quinzaine d’entreprises est suffisamment confiante pour ne pas ressentir le besoin de jouer sur ses charges. Dans le luxe par exemple. Certes, PPR a dû faire 80 millions d'économies, mais seulement dans sa branche distribution, en raison des déboires de la Fnac. Le pôle luxe, lui, est rayonnant. L’Oréal et LVMH cartonnent également, avec des hausses de bénéfices dépassant les 10%.

Autre secteur où l’on est serein : l’aéronautique. EADS et Safran voient leurs profits augmenter d'environ 20% par rapport à l’année dernière. Du côté des équipementiers électriques aussi, on a le sourire. La tendance aux économies d’énergie et les défis techniques posés par le développement du renouvelable sont des relais de croissance pour Schneider Electric, Legrand et Technip, dont les marges augmentent.

A l’autre bout du spectre, il y a l’automobile. 7.500 postes vont être supprimés chez Renault, et PSA aura vécu en 2012 la pire année de son histoire en raison de sa trop forte dépendance à un marché européen sinistré.

Le marché européen reste d'ailleurs la bête noire de la plupart de grandes entreprises comme GDF Suez, ou Danone. Le gazier a ainsi annoncé un plan d’économies de 3,5 milliards d'euros d’ici 2015. Le leader mondial de l’agroalimentaire, dont 60% des profits proviennent désormais des pays émergents, prévoit, lui, de supprimer 900 postes en Europe.

Dans le BTP, l’année 2012 de Lafarge et Saint-Gobain a été morose. Si bien que les deux groupes coupent dans leur dépenses, avec un plan d’économie revu à la hausse qui atteint 1,1 milliard d’euros pour l’année prochaine chez Saint-Gobain, et une réduction des effectifs mondiaux de 4% pour Lafarge.

Les télécoms du CAC 40, dont Free ne fait pas partie, sortent également exsangues de 2012. La guerre des prix entre opérateurs a fait fondre leurs profits. Chez Bouygues, la filiale télécom, jusque-là vache à lait du groupe, plombe les bénéfices. Après une augmentation de capital de la branche par sa maison-mère, ils chutent de 41% ! Chez France Télécom, la baisse atteint 78,9%... Du coup, l’ancien opérateur public a pris des mesures pour économiser 174 millions d’euros de coûts salariaux en 2012. Il compte poursuivre la "réduction de sa base de coûts" en 2013.

Le secteur bancaire a aussi continué de souffrir en 2012, et à multiplier les cessions d’actifs et les réorganisations. Crédit Agricole, dont les profits se sont écroulés de 80%, a ainsi cédé sa filiale italienne cette année. La banque a publié une perte record, de 6,5 milliards d’euros, et a prévu un plan d’économie drastique de 650 millions d’euros d’ici à fin 2013.

Tous les établissements financiers ne sont pas logés à la même enseigne et BNP Paribas ne s’en tire pas trop mal. Mais la banque reste prudente. Elle a prévu d’investir 1,5 milliard d’euros pour optimiser l’organisation du travail en son sein. Il est question de supprimer les doublons et de mutualiser les moyens.

Mais les entreprises qui s’en sortent le mieux ne sont pas forcément celles dont la capitalisation boursière est la plus élevée, ni les chiffres d’affaires les plus importants. Ainsi, à l’exception de Total, première entreprise du CAC 40 en termes de chiffre d'affaires, Axa et GDF Suez ont vu leur bénéfices se resserrer en 2012, et vont se serrer la ceinture...

Nina Godart