(BFM Bourse) - Quatrième séance consécutive dans le rouge lundi pour le CAC 40 (-0,02% à 5.095,07 points), tandis que les tensions au sujet de l'Arabie saoudite s'ajoutent aux inquiétudes qui ont sonné le début de la correction des marchés la semaine dernière.
Après trois séances de net repli, le marché parisien ne relève toujours pas la tête. Pourtant dans le vert tout l'après-midi ce lundi, l'indice phare parisien a encore chuté à la clôture pour terminer en repli de 0,02% et 5.095,07 points. Privilégiant les valeurs défensives, les investisseurs ont continué à se défaire des valeurs du luxe et de la haute technologie. Pour rappel, le CAC 40 avait abandonné 4,91% la semaine dernière, sa plus mauvaise performance hebdomadaire depuis le printemps dernier.
Aux facteurs à l'oeuvre la semaine dernière -à commencer par la progression rapide des rendements obligataires outre-Atlantique, mais aussi les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis et la correction des GAFA- s'ajoute désormais la question de l'Arabie saoudite, après la disparition suspecte d'un dissident, Jamal Khashoggi. Alliés historiques, les États-Unis menacent désormais le royaume du Golfe de "châtiment sévère" si l'implication du gouvernement saoudien dans la mort de ce journaliste critique de Mohamed Ben-Salmane qui vivait en exil aux Etats-Unis saoudien était avérée. Inversement, Riyad laisse entendre qu'elle pourrait recourir à l'arme pétrolière. Cet après-midi, Donald Trump a tenté de désamorcer quelque peu la situation en évoquant la possibilité que Jamal Khashoggi ait été tué par "des éléments incontrôlables"
Le luxe et la tech toujours attaqués
À Paris, le mouvement de rotation sectorielle largement décrit ces derniers jours se poursuit. Avec Kering (-2,45% vers 13h00), Hermès (-0,91%) et LVMH (-0,78%), le luxe est encore à la peine. Les nouvelles technologies ne sont pas mieux loties avec notamment Dassault Systèmes qui perd encore près de 2% (-1,93%). Parmi les autres grosses chutes du jour, on peut citer Airbus (-2,44%) malgré la confirmation d'une commande de huit A 330 par Kuwait Airways, Safran (-1,19%) et Pernod Ricard (-1,03%) qui creusent leurs pertes de la semaine dernière.
Inversement, les opérateurs semblent redécouvrir les vertus des valeurs dites défensives, en se repositionnement nettement sur le groupe pharmaceutique Sanofi (+2,05%), l'opérateur télécom Orange (+1,26%), le fournisseur de gaz et d'électricité Engie (par ailleurs relevé par Bernstein, +0,60%). La distribution a aussi brillé, comme le montre la performance du groupe Casino Guichard (+2,37%) dont la réorientation du portefeuille séduit les investisseurs.
Dans l'autre sens, Air France-KLM a cédé 3,26% avec les craintes sur le pétrole entretenues par les deux plus gros producteurs mondiaux, l'Arabie Saoudite et les États-Unis.
Le Dow ouvre en hausse, le Nasdaq en baisse
À New York, Apple (-1,79% vers 18h15) souffrait des inquiétudes sur la demande chinoise alimentées lundi par une note de Goldman Sachs. Le géant de l'électronique grand public entraîne dans son sillage l'indice S&P des valeurs technologiques (-0,74%) ainsi que le Nasdaq Composite (-0,60%). Quand à l'indice Dow Jones et au S&P 500 élargi, ils reculaient aussi respectivement de 0,18 et 0,30% vers 18h15.
Le baril de Brent s'orientait à la baisse, à 80,18 dollars (-0,52%), les dernières déclarations de Donald Trump dans l'après-midi apparaissant comme un signal de détente entre les deux géants pétroliers, d'autant que le président américain a envoyé son chef de la diplomatie Mike Pompeo rencontrer le roi d'Arabie Saoudite demain.
Sur le marché des changes, peu d'évolution à signaler sur la parité euro/dollar à 1,1592 vers 18h00.