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CAC 40: peut-on parler de malédiction des 4.500 points?

Malgré 7 tentatives depuis ce printemps, le CAC40 ne parvient pas à franchir une fois pour toutes la barrière des 4.500 points.

Malgré 7 tentatives depuis ce printemps, le CAC40 ne parvient pas à franchir une fois pour toutes la barrière des 4.500 points. - AFP

Sept essais depuis le mois de mars… et autant d’échecs. Confronté à une barrière tenace sur le seuil symbolique des 4.500 points, le CAC 40 recule systématiquement devant l’obstacle. Que faudrait-il à l’indice pour traverser la zone et poursuivre sa route vers les 5.000 points?

Il y a quelque chose de maudit autour des 4.500 points sur le CAC40. Les investisseurs ont encore pu l’observer ces dernières heures. Depuis qu’il a quitté ce niveau au début de l’année, l'indice parisien se casse systématiquement le nez sur ce niveau. Y aurait-il une malédiction des 4.500 points?

Pour répondre à la question, les analystes relient les différents derniers niveaux du CAC40 aux événements fondamentaux. Et il est clair que le premier (léger) tour de vis monétaire de la Fed à la fin de l’année dernière a provoqué un brutal retour de flamme début 2016. Retour de flamme qui a nettement fait décrocher l’indice d’un niveau précédemment conquis il y a un an, quasiment jour pour jour.

Supports techniques et fondamentaux

Depuis les marchés boursiers ont connu des itinéraires volatiles, reflets d’incertitudes économiques persistantes issues des déséquilibres générés par les politiques monétaires des grandes banques centrales. Mais depuis l’été, le marché bénéficie de supports très puissants qui lui permettent de résister, notamment quand un événement extraordinaire se produit, tel que le vote en faveur du Brexit. Cela se traduit par un support autour des 4.000 points, que le CAC40 a testé à deux reprises, mais en réussissant toujours à rallier sans problème majeur.

Ces supports sont constitués par l’appui sans faille des institutions monétaires au système financier, et la nette remontée des prix du pétrole, avec un niveau d’équilibre atteint du côté des 50 dollars, sur fond de perspectives de limitation de la production mondiale.

Trop peu de raisons d’aller plus loin

L’autre point important est situé autour des 4.380 points. Une sorte de point-pivot, très exactement situé par les analystes à 4.377.70. Au delà, le CAC40 se donne toutes les chances de tenter à nouveau les 4.500 points. En dessous, glissade assurée vers les 4.000 points. Enfin, un autre point technique semble important, situé à 4.4444 points, que le CAC40 rejoint régulièrement, vecteur de tendance lui aussi, mais qui ne revêt sans doute qu’un aspect symbolique et un peu… kabbalistique.

Depuis le début de l’année, l’indice parisien n’arrive pas à évoluer en dehors de cette bande d’évolution au profil strict. Et si le CAC40 ne manque pas de supports, il manque en revanche de catalyseurs fiables pour aller plus haut et à nouveau tenter les 5.000, niveau qu’il n’a pas vu depuis août 2015.

Inversement du sentiment

S’il reste convaincu que les banques centrales commencent à doucement changer l’orientation de leur politique monétaire vers plus de fermeté, le marché attend des de signaux clairs. L’année dernière, le moindre signe que le robinet a liquidité allait ne serait-ce que réduire le débit provoquait des turbulences, parfois spectaculaires.

Aujourd’hui le sentiment a changé. Les marchés semblent appeler de leurs vœux la fin progressive des programmes de soutien au marché. Ce qui serait la preuve tangible que l’économie va mieux et que le système financier sera plus efficace de lui-même. Mais pour l’instant la concrétisation de tout cela tarde à venir, notamment la nouvelle hausse de taux de la Réserve Fédérale, qui doit avoir lieu à la fin de l’année, en novembre ou en décembre.

La clé des banques centrales

Même des rumeurs selon lesquelles la BCE réfléchirait à raffermir à la marge sa politique monétaire ne sont pas parvenues à ébranler le marché. Ce dernier semble s’être fait à cet univers de taux qui vont remonter très progressivement, et aussi sans doute à des devises qui vont évoluer dans le même sens à la hausse, dollar comme euro.

L’autre catalyseur manquant reste les volumes d’échanges. Avec des volumes quotidiens du côté des 2-3 milliards d’euros, on a des investisseurs toujours dans l’expectative, avec beaucoup d’intervenants visiblement sur la touche, refroidis par la volatilité des marchés actions.

Encore une fois ce sont donc les institutions monétaires qui détiennent la clé. Un pilotage parfait de leur politique monétaire, couplé à une accélération de la croissance et des prix, seront nécessaire pour les marchés financiers, s’ils veulent retrouver les sommets en fin d’année et en 2017.

Antoine Larigaudrie