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Le CAC40 dévisse avec l'euro et les craintes sur la croissance

LA CLÔTURE DES BOURSES EUROPÉENNES

LA CLÔTURE DES BOURSES EUROPÉENNES - -

PARIS - La Bourse de Paris a dégringolé vendredi en clôture, avec l'ensemble des marchés européens, plombée en fin de journée par un regain...

PARIS (Reuters) - La Bourse de Paris a dégringolé vendredi en clôture, avec l'ensemble des marchés européens, plombée en fin de journée par un regain d'inquiétudes sur la dette et sur la croissance de la zone euro qui a également entraîné une baisse rapide de la devise européenne.

Les investisseurs, qui craignent que les plans d'austérité dans les pays d'Europe du Sud ne pèsent sur la croissance de l'ensemble de la zone, ont été assaillis en fin de séance par une série de spéculations inquiétantes, dont une rumeur, démentie par l'agence de notation Fitch, d'une dégradation de la dette de la France

L'indice CAC 40 a fini la journée en baisse de 4,59% à 3.560,36 points, après être passé en séance sous la barre des 3.600 points qu'il avait enfoncée une première fois vendredi dernier, lors du précédent mouvement de ventes panique. Lundi, l'annonce du plan massif de soutien de la zone euro avait entraîné un rebond de près de 10% du CAC. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC parvient à conserver un gain de 4,95%.

La capitalisation boursière des sociétés du CAC 40 a fondu de 44,8 milliards d'euros dans cette seule journée de vendredi.

"Les gens sont inquiets de la vitesse à laquelle l'euro baisse, sans qu'en termes absolu il y ait de quoi s'inquiéter", commente Valérie Plagnol, responsable de la stratégie chez CM-CIC Securities. "Les marchés testent la capacité des Européens à mener une politique budgétaire coordonnée et crédible, mais qui comporte aussi un risque déflationniste."

"Je pense que dans les mois à venir, le marché va hésiter entre la peur pour la croissance dans la zone euro et la peur pour la dette souveraine", estime de son côté Claire Chaves d'Oliveira, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management. "Or, on ne peut pas rêver de relance sans grignoter un peu sur la dette", ajoute-t-elle.

L'EURO TOUCHE UN PLUS BAS DE 18 MOIS

Les banques figurent encore une fois parmi les plus fortes baisses de l'indice phare de la Bourse de Paris, en raison de leur exposition à la dette grecque, mais aussi des enquêtes ouvertes aux Etats-Unis sur d'éventuelles informations trompeuses données aux investisseurs.

Société générale a chuté de 8,63%, plus forte baisse du CAC, à 35,250 euros, BNP Paribas a dévissé de 7,41% à 47,970 et Crédit Agricole de 6,43% à 9,624. L'indice sectoriel européen des banques a perdu 5,14%.

Quant à l'euro, il se traite à 1,2386/90 dollar contre 1,2519 jeudi en fin de journée, après avoir touché un creux de 1,2423, son plus bas niveau depuis plus de 18 mois.

EADS, "mère de toutes les valeurs dollars", selon l'expression d'un trader, est le seul titre du CAC à finir dans le vert avec un gain substantiel de 5,05% à 16,315 euros. La baisse de l'euro est aussi susceptible de favoriser les exportateurs européens en général, et le géant de l'aéronautique en particulier.

Les autres grandes places d'Europe ont également accéléré leur baisse peu après l'ouverture dans le rouge des marchés américains: Londres a perdu 3,14% et Francfort 3,12%. Du côté des indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 a abandonné 4,71% et l'EuroFirst 300 3,48%.

En Europe du Sud, la Bourse de Madrid a trébuché de 6,64% et celle de Lisbonne abandonne 4,27%.

Du côté du pétrole, le brut léger américain abandonne 2,98 dollars à 771,42 dollars le baril.

Juliette Rouillon, édité par Gilles Guillaume