Le CAC40 peut-il encore monter plus haut?

L'indice phare de la Bourse de Paris a dépassé, vendredi 17 mai, le seuil symbolique des 4.000 points. Mais son potentiel de hausse reste incertain selon les experts.

C'est une barre qu'il n'avait plus franchi depuis juillet 2011. Vendredi 17 mai, le CAC40 a clôturé à 4.001 points, avec une hausse de 1,20% sur l'ensemble de la semaine, dépassant le seuil psychologique des 4.000 points. Le CAC40 reste pourtant loin de son record absolu qui date de septembre 2000, où il s'était approché des 7.000 points.

Toute la question, pour les investisseurs, est désormais de savoir si l'indice a encore du potentiel pour atteindre d'autres sommets.

Interrogé, vendredi 17 mai, sur BFM Business, Alain Pitous, directeur de gestion chez Amundi, est dubitatif: "Autant il y a quelques semaines, quelques mois, les valeurs françaises et européennes étaient en retard en termes de valorisation, autant là je pense que l'on est revenu au vrai prix" c’est-à-dire "à un prix normal par apport aux moyennes historiques", a-t-il expliqué.

"On commence à être plus circonspect", a-t-ajouté. Pour lui, le marché va avoir besoin d'informations positives en provenance des Etats, pour grimper encore. Or la zone euro va connaître "deux trois mois spéciaux car nous allons attendre les élections allemandes".

D'ici là, Alain Pitous ne s'attend pas à de grands changements au niveau de la politique économique mise en place. Autrement dit, le marché ne devrait plus connaître de hausses importantes.

Vers les 4150 points?

Toutefois, pour Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital, cité par l'AFP, le fait d'avoir franchi "un seuil symbolique" "pourrait aider à alimenter encore un peu la hausse. On a retrouvé cette logique dans les récents records des indices américains", qui, effectivement multiplient les plus hauts.

Gérard Sagnier, analyste technique chez Aurel BGC, a expliqué à BFM Business, que le véritable seuil que doit franchir le marché "est 4.150 points", soit une hausse encore de 3,7%.

 Ces dernières semaines, la hausse des marchés a été alimentée par les politiques monétaires accommodantes mises en place par les différentes banques centrales (Banque du Japon, Réserve fédérale américaine, Banque centrale européenne) qui ont inondé les bourses de liquidités bon marché.

En Europe, tout du moins, cette hausse des marchés se confrontent toutefois à un fort ralentissement de l'activité que laisse penser qu'elle pourrait être limitée. Mercredi 15 mai, le PIB de la zone euro au premier trimestre a affiché un recul de 0,2%, et très peu de pays de l'union monétaire échappe actuellement à la récession.

Au point que ce parallèle entre des bourses en hausse et une économie en berne, inquiète les experts, certains voyant une bulle se dessiner.

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Julien Marion