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CAC40: une rentrée boursière au beau fixe?

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- - Eric Piermont - AFP

La rentrée boursière offre peut-être une nouvelle occasion rêvée pour investir sur les marchés actions. Les nouveaux plus hauts du CAC40 en témoignent.

Toujours plus haut? En tout cas, les investisseurs n’en démordent pas. Après avoir bien résisté cet été aux incertitudes ambiantes, notamment le Brexit, le CAC40 poursuit son chemin à la hausse, et vient de franchir un obstacle important en dépassant largement les 4.500 points en clôture vendredi.

Un fait de marché qui peut paraître anecdotique, mais qui propulse l’indice vers ses plus hauts du printemps dernier, et le débloque du couloir restreint dans lequel il évoluait ces derniers mois, courant de 4.380 à 4.500.

Les banques centrales à la manoeuvre

Et pourtant, la hausse de vendredi dernier ne repose que sur des arguments vus et déjà vus: les chiffres de l’emploi américains d’août étant décevants, tout le monde en déduit que la Réserve Fédérale américaine va garder ses taux très bas pendant un long moment encore.

Ainsi, le paysage est encore une fois dégagé pour les actions, qui offrent le meilleur rapport risque/rendement. D’autant que les grandes banques centrales, FED comprise, par leur politique, soutiennent le marché à bout de bras, que ce soit indirectement comme aux États-Unis ou en Europe, ou directement comme au Japon, ou la BOJ détient 5% des actions de l’indice Nikkei.

Les actions, envers et contre tout

Un soutien puissant qui pourrait s’intensifier encore du côté européen, car les économistes en sont convaincus, jeudi prochain la BCE va encore annoncer de nouvelles mesures de soutien lors de sa prochaine réunion de politique monétaire, et augmenter ses rachats d’actifs pour soutenir une croissance trop faible en Europe.

Ce qui fait, par défaut, que les actions européennes vont demeurer encore pendant un long moment le placement le plus attractif et le plus rémunérateur, face à des taux qui vont aller toujours plus bas et d’autres classes d’actifs qui vont voir leur rendement perdre de leur attrait, comme les monnaies ou les métaux précieux.

L’Europe au centre du jeu

Mais pourquoi privilégier l’Europe sur la carte mondiale des investissements, alors que les autres banques centrales sont tout aussi actives? Tout simplement pour des raisons de valorisation.

Certes les actions japonaises offrent du rendement totalement garanti vu que la banque centrale du pays elle-même en achète de grandes quantités. Mais qu’en est-il des actions américaines?

Effet-rattrapage

On arrive en réalité à un moment charnière où les actions européennes vont sans doute prendre le relais des marchés américains, où les indices plafonnent à des niveaux historiques, avec des niveaux de valorisation qui commencent à être tendus, de l’aveu même de la FED.

Les actions des pays émergents restent très corrélées aux matières premières, et au niveau du dollar par rapport aux monnaies locales, et là aussi les futures orientations de politique monétaire de la FED augmentent le risque pour l’investisseur.

Vers les 5.000 désormais?

Reste donc… l’Europe! Avec en plus des rendements souvent attractifs, des entreprises qui dégagent des résultats souvent meilleurs que prévus, et qui sont structurellement ramassées et bien recentrées pour dégager le maximum de profits avec peu de croissance.

De quoi sans doute pousser le CAC40 vers de nouvelles hauteurs avant la fin de l’année, sur des supports solides, les analystes donnant encore au marché un potentiel de hausse d’un peu plus de 10%. Les 5.000 points pourraient redevenir un sujet d’actualité avant la fin de l’année.

Antoine Larigaudrie