(BFM Bourse) - Le groupe de distribution confirme le versement d'un acompte sur le dividende au titre de l'exercice en cours, un des nombreux objets de critiques de la part des vendeurs à découvert, et poursuit sa contre-offensive sur le plan judiciaire.
N'entendant pas se laisser dicter sa politique de distribution par les vendeurs à découvert, le groupe stéphanois Casino a annoncé mardi matin que son conseil d'administration avait décidé "à l’unanimité" le versement d’un acompte sur dividende de 1,56 euro par action au titre de l'exercice 2018, identique à l'acompte versé au titre du précédent dividende. Cet acompte sera versé le 5 décembre aux actionnaires inscrits en date du lundi 3 décembre.
Un certain nombre d'investisseurs, représentés par Sophie Vermeille, ayant pris des positions à découvert sur les société Rallye et Casino, autrement dit misant sur une baisse du cours du distributeur, s'en sont pris récemment à la politique de rémunération du distributeur, jugeant qu'elle revient à ponctionner dangereusement les fonds propres du groupe afin d'éponger la dette des holdings de contrôle de Casino. Dans une lettre ouverte du 31 octobre, l'avocate conseil affirmait que le versement du dividende présentait un "caractère illégal" au regard de l'intérêt social de l'entreprise.
S'il est maintenu au même niveau que l'an dernier, le dividende représenterait un rendement de 8%, au-delà de la moyenne habituellement pratiquée dans le secteur de la distribution, selon le raisonnement de Sophie Vermeille. En ajoutant le programme de rachat d'actions de 143 millions d'euros du premier trimestre 2018, le rendement total monterait même à 11%, soit au total une réduction de près d'un demi-milliard d'euros de l'actif net de Casino, "alors que le groupe doit faire face à une situation de fort surendettement et à une crise sans précédent du secteur de la grande distribution".
Nouvelle plainte pour dénonciation calomnieuse
Le versement d'un dividende est quoi qu'il en soit défavorable aux vendeurs à découvert puisque cela renchérit mécaniquement le prix de revient d'une telle opération, un élément que l'avocate ne met pas en avant.
En réponse, Casino maintient donc sa position en avalisant le versement d'un acompte qui représente un débours potentiel de près de 172 millions d'euros. Mais ce n'est pas tout puisque selon les informations de l'Agefi le groupe porte plainte pour dénonciation calomnieuse contre les fonds vendeurs qui critiquent la "rémunération déguisée" versée au PDG Jean-Charles Naouri et à sa famille.
Après la plainte contre X déposée fin octobre pour "manipulation de cours, diffusion d'informations fausses ou trompeuses et délit d'initiés", cette nouvelle plainte vise cette fois directement Sophie Vermeille ainsi que ses différents clients, rapporte l'Agefi. Elle répond à un courrier adressé le 9 novembre au parquet national financier dans lequel l'avocate relève des éléments de nature selon elle à caractériser l’existence d’une rémunération déguisée au profit de Jean-Charles Naouri et de sa famille, notamment son fils Gabriel. Or selon le groupe, ces éléments de rémunération figurent bien dans les comptes audités.
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