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Cette place boursière méconnue qui a résisté à la tempête Brexit

C'est le cuivre, notamment, qui constitue la principale ressource naturelle de la Zambie, et qui est l'un des facteurs qui explique la grande résistance de sa bourse.

C'est le cuivre, notamment, qui constitue la principale ressource naturelle de la Zambie, et qui est l'un des facteurs qui explique la grande résistance de sa bourse. - Wikimedia Commons.

Le résultat du référendum britannique a provoqué une tourmente boursière jamais observée. L’ensemble des places financières mondiales en a subi l’impact à plus ou moins grande échelle… sauf une.

On ne parle pas très souvent, voire jamais, de la Zambie dans l’actualité boursière. Et pourtant... Parmi les 94 indices boursiers mondiaux suivis par l’agence Bloomberg, le seul ayant résisté à l’impact du Brexit aura été l’indice de la Bourse de Lusaka

Alors que le CAC40 aura cumulé en deux jours 11% de baisse par exemple, l’indice de la Bourse zambienne est le seul parmi les marchés cotés en continu à avoir progressé: +2%!

12.000 actions et 16 trades

La raison majeure de cette résistance est la très petite taille de cette Bourse. L’indice du Lusaka Securities Exchange ne comporte que 20 valeurs et ne cote que 3 heures par jour. Lors de la séance de mardi, 12.000 actions ont été échangées en 16 trades.

Des échanges totalement microscopiques par rapport ne serait-ce qu’aux autres bourses d’Afrique, et doublement microscopiques si on regarde les grands marchés développés. Mais c’est sans doute là la principale protection systémique de la Bourse de Lusaka, bien moins réactive de ce fait à ce qui se passe sur les autres marchés.

L’impact du cuivre

Ensuite, il faut savoir que le principal vecteur du tissu économique zambien est constitué par la principale ressource naturelle qui est exploitée dans le pays: le cuivre.

Après une très forte baisse des cours du métal entre 2014 et l’année dernière, on a assisté à une vraie stabilisation, et une forte baisse de la volatilité des cours. Le cuivre gagne même 1,3% depuis le début d’année, et 2% sur le dernier mois.

Marché plus équilibré

Du coup, les entreprises du pays, producteurs et transformateurs, ont pu se restructurer, et sont désormais en meilleure santé.

Le tout au sein d’un marché où l’équilibre des pouvoirs a changé. Auparavant c’est le LME, la puissante bourse des métaux de Londres, qui faisait le marché.

Quand Londres ne fait plus la loi

Mais ce n’est désormais plus le cas, alors que la justice britannique empêche depuis mars 2014 la pratique du stockage excessif de métaux à des fins spéculatives.

Résultat, les pays producteurs profitent bien plus d’un marché fondamentalement plus sain, et vraiment organisé autour de l’offre et de la demande.

Si on cumule tous ces facteurs, on constate donc que le marché de Lusaka est sans doute celui qui a le moins de rapport au monde avec le Royaume-Uni. D’où sa belle résistance ces derniers jours.

Antoine Larigaudrie