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Comme Spotify, Universal Music, la pépite de Vivendi, pourrait s'introduire en Bourse

Universal Music pourrait être valorisé entre 15 et 30 milliards selon les analystes

Universal Music pourrait être valorisé entre 15 et 30 milliards selon les analystes - Robyn Beck - AFP

Le conseil de surveillance de Vivendi pourrait bientôt annoncé l'introduction en Bourse d'Universal Music, sa filiale à 100%. Une opération qui pourrait faire de la major l'égal de sa maison-mère.

"Le Directoire de Vivendi présentera, lors du Conseil de Surveillance du 17 mai, les premiers travaux concernant les hypothèses d’évolution du capital d’Universal Music Group (UMG)". C’est par ce court communiqué publié mardi que le géant des médias a relancé l’appétit des investisseurs concernant une possible introduction en Bourse d’UMG. Le titre Vivendi en a d’ailleurs bien profité puisqu'il progressait de 3% ce mercredi, porté par cette annonce.

Si la réaction des investisseurs peut sembler exagérer, c’est aussi parce que la maison de disque est considérée comme une véritable pépite par les spécialistes. Selon certains analystes, sa valorisation pourrait même ressortir entre 15 et 30 milliards d’euros en cas d'introduction en Bourse, ce qui serait très proche de la capitalisation actuelle de Vivendi 29,5 milliards d’euros.

Spotify fait sensation à Wall Street

Le timing de cette annonce n’est en tout cas pas anodin. Il intervient en effet seulement un mois après l'introduction (plus que) réussie de Spotify à Wall Street. Attendue autour de 24 milliards de dollars, la capitalisation de l’entreprise suédoise était finalement ressortie à plus de 30 milliards de dollars pour ses débuts en Bourse. Et ce, alors que, le leader du streaming musical n'a toujours pas gagné d'argent malgré ses 71 millions d'abonnés payants.

Ce qui n’est pas le cas d'UMG, qui a enregistré en 2017 un résultat opérationnel courant de 798 millions d’euros (+16,2%) pour un chiffre d’affaires de 5,7 milliards d’euros (+7,7%). Comme Spotify, UMG profite de l’augmentation des revenus liés aux abonnements et au streaming (+35,4 %), qui lui permettent ainsi de compenser largement la baisse des ventes de téléchargements et des ventes physiques. Et ses perspectives de développement sont énormes. "Le groupe devrait également bénéficier de nombreux leviers de croissance issus des accords signés avec les plateformes Tencent, Youtube et Facebook; de l’explosion des ventes d’enceintes connectées et d’un taux de pénétration du streaming encore limité dans les pays émergents", expliquaient fin avril les analystes d’Oddo.

Vivendi a déjà reçu deux offres

Les rumeurs sur une possible introduction en Bourse d’UMG ne sont pas nouvelles puisque, déjà en 2017 lors de l’assemblée générale de Vivendi, Vincent Bolloré avait évoqué cette possibilité, indiquant que la major pourrait être valorisée 20 milliards d'euros par "certaines banques d’affaires dans le cadre d’appels d’offres d'introduction en Bourse". Avant de préciser que "personne n'est capable de dire combien ça vaut si vous ne le mettez pas en Bourse".

Lors de cette même assemblée, le milliardaire breton avait également indiqué avoir reçu deux offres de rachat: l'une de 6,5 milliards d'euros en 2013, puis une offre indicative de 13,5 milliards d'euros en 2015. Il n'avait pas précisé le nom des acquéreurs, mais la presse avait évoqué un intérêt du japonais Softbank en 2013, puis de l'américain Liberty Media en 2015.

S.B.