(BFM Bourse) - Tandis que l'offre d'Euronext est officiellement la seule sur la table à ce jour, le groupe Nasdaq (très présent dans les pays nordiques) aurait également approché le conseil d'administration d'Oslo Bors VPS, rapporte le Financial Times. Une information qui n'a pas de quoi surprendre, la Bourse norvégienne ayant déjà fait savoir qu'elle allait à la rencontre de tierces parties potentiellement intéressées.

Déjà opérateur des Bourse de Copenhague, Stockholm et Helsinki (mais aussi de celles des pays baltes et de l'Islande) grâce au rachat d'OMX en 2007, Nasdaq Nordic, filiale de l'opérateur boursier américain, s'intéresserait naturellement à celle d'Oslo - dernier acteur indépendant en Scandinavie. Une rencontre entre les dirigeants du Nasdaq Nordic et les administrateurs d'Olso Bors VPS aurait eu lieu jeudi, rapporte le Financial Times.

Ces contacts n'ont rien d'étonnant, le groupe Nasdaq apparaissant comme un prédateur logique vu sa position dans la région, d'autant qu'Oslo, face à l'offre d'Euronext, a clairement indiqué qu'elle examinerait volontiers d'autres propositions.

Euronext, opérateur des Bourses d'Amsterdam, Bruxelles, Dublin, Lisbonne et Paris, a révélé à la veille de Noël avoir été approché par un groupe d'actionnaires (essentiellement norvégiens) d'Oslo Bors et reçu des engagements de vente représentant 49,6% du capital (le groupe a en outre acquis 5,1%, portant à 50,6% la part d'Oslo Bors qu'il serait en mesure de contrôler). Les engagements reçus sont irrévocables, y compris en cas d'offre concurrente, et valables jusqu'au 31 août 2019.

Lundi 14 janvier, Euronext a officiellement lancé son offre d'achat au prix unitaire de 145 couronnes norvégiennes par titre Oslo Bors, valorisant le groupe 6,24 milliards de couronnes, soit environ 625 millions d'euros. Un montant entièrement en numéraire, que le groupe compte financer sur ses liquidités disponibles et par emprunt. Ouverte depuis cette semaine, l'offre court jusqu'au 11 février. Euronext n'a pas conditionné son offre à l'aval du conseil d'administration d'Oslo Bors, lequel compte se prononcer "au plus tard d'ici fin février".

Expertise dans la cotation de matières premières

"Il n'y a pas d'ambition européenne sans dimension nordique" pour Euronext, a rappelé mardi son PDG Stéphane Boujnah lors d'une rencontre avec la presse. Le dirigeant considère que depuis sa séparation d'avec le NYSE l'entreprise a gagné les conditions de son indépendance en améliorant sa performance opérationnelle en dépit d'une baisse des prix, portant sa marge opérationnelle de 41,5% en 2013 jusqu'à 61% en 2018. "Nous comptons consolider cette culture de la performance, tout en nous engageant désormais résolument dans la croissance". Un virage déjà engagé au cours des derniers mois avec l'acquisition de la plate-forme d'échange de devises FastMatch et celle de l'Irish Stock Exchange, leader dans la cotation d'obligations d'entreprises.

Aux yeux de Stéphane Boujnah, la bourse d'Oslo correspond bien aux critères d'expansion géographique en Europe et de diversification. Oslo Bors apporterait notamment son expertise dans la cotation de matières premières, et a vocation à devenir le pôle de compétence mondial du groupe pour l'ensemble des "commodities".

Vendredi vers 10h00, le titre Euronext gagnait 1,05% (de conserve avec le CAC 40) à 53,05 euros, tandis que l'action d'Oslo Bors a clôturé à 145,50 couronnes jeudi.