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Coronavirus: un phénomène "d'automutilation de la croissance" remarque Didier Saint-Georges

L'épidémie de coronavirus a provoqué une véritable "panique" boursière, explique le membre du comité d'investissement de Carmignac. Surtout, la réaction des Etats, indispensable pour la confiance des citoyens, sont particulièrement radicales pour l'économie.

Les gouvernements ont font-ils trop sur la crise du coronavirus? Une chose est sûre, l'impact sur l'économie de cette épidémie risque d'être importante, comme la panique sur les marché l'a démontré. "On est dans un moment de panique, typiquement" reconnait d'ailleurs sur le plateau de Good Morning Business Didier Saint-Georges, membre du comité d'investissement de Carmignac. "Je n'ai jamais vu de baisse aussi rapide". La preuve de cette panique : pratiquement toutes les valeurs sont touchées.

Mais ce qui rend cette crise très différente de celle de 2008, c'est qu'il s'agit d'un "choc externe qui n'a rien à voir avec des causes économiques" poursuit le financier, comparant cette panique des marchés à celle provoquée par le 11-Septembre ou encore la catastrophe de Fukushima.

La pression sur Xi Jinping

Résultat, les réponses doivent être fermes pour apaiser les craintes des citoyens inquiets. "Vous n'avez pas trop le choix, dans un cas comme une épidémie" remarque Didier Saint-Georges. "Vous êtes obligé, d'une part d'essayer d'endiguer le problème avant qu'il ne vous dépasse (...) Et puis, d’autre part, il y a une pression de l'opinion publique extrêmement forte qui ne vous permet pas de donner l'apparence d'avoir la main faible, il faut agir fortement."

C'est notamment le cas en Chine où l'Etat a mis à l'arrêt le pays pour endiguer l'épidémie. "Il y avait une pression très forte sur Xi Jinping qui avait besoin de redorer une forte d'autorité, de leadership après les affronts qu'il a subi à Hong Kong et vis-à-vis des Etats" explique Didier Saint-Georges.

"Je ne dis pas qu'il en a trop fait, je dis qu'il n'a pas le choix" poursuit le financier. "Il est absolument indispensable de maintenir une sorte de confiance. Alors c'est très difficile de le faire, tout en étant transparent sur la propagation de l'épidémie mais c'est un fait que le traitement de ce type de choc passe par ce que j'appelle une automutilation de la croissance qui est d'autant plus forte que les mesures sont radicales."