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Les critères de sélection du Cac 40 en question

Le démissionnaire du conseil scientifique du NYSE-Euronext dénonce les critères de sélections des indices du CAC 40

Le démissionnaire du conseil scientifique du NYSE-Euronext dénonce les critères de sélections des indices du CAC 40 - -

Le Monde daté du mardi 11 décembre revient sur la démission de l’un des membres du conseil qui détermine la composition de l’indice phare parisien. Un départ pour des raisons éthiques, dit-il.

L’entrée ou la sortie de valeurs du Cac 40, le plus prestigieux des indices parisiens, seraient soumises au "pouvoir discrétionnaire" de huit individus, peut-on lire dans le quotidien Le Monde daté du 11 décembre. Ces huit personnes sont les membres du conseil scientifique des indices de NYSE-Euronext. Et ces mots sont ceux de Noël Amenc, démissionnaire de cet organe qui décide de la composition du Cac.

Ce professeur de finance à l’Ecole des hautes études commerciales a quitté le conseil au moment de l’arrivée du Belge Solvay sur l’indice, en septembre 2012. Un fait rare dans le monde de la Bourse. Pour expliquer son choix, Noël Amenc dit regretter que les valeurs du Cac ne soient pas uniquement choisies en fonction de "critères mathématiques".

Selon le professeur, la valeur ne devrait pas figurer à l’indice phare parisien, parce qu’il n’y a "aucune raison de considérer que cet indice est français". L’économiste assure ainsi que "l’essentiel du volume d’actions échangé l’est à Bruxelles", tout comme le "suivi de la valeur par les analystes", et que Solvay fait déjà partie du BEL-20, le Cac 40 belge.

En creux, l’ex-membre du conseil scientifique du NYSE dénonce la tendance des plateformes boursières à attirer les plus grosses capitalisations, qui génèrent plus d’échanges et donc leur rapportent le plus. Et ce, au détriment de la mise en avant de valeurs qui auraient besoin, justement, de la visibilité qu’offre la présence au Cac 40.

L'indépendance du conseil scientifique mis en doute

C'est ainsi le Conseil scientifique des indices, dont la mission est de décider de la composition du Cac 40, qui est montré du doigt.

Les huit experts qui compose ce conseil, issus du monde de la finance ou d’institution économique (AMF, Banque de France), se basent pourtant sur deux critères objectifs: le nombre d’échange de titres de l’entreprise (la liquidité) et la part du capital librement échangeable sur le marché (le flottant). Mais ce sont les deux seules données quantitatives qu’ils prennent en compte, et aucun seuil spécifique n’est fixé.

La décision des experts doit aussi reposer sur l’histoire de l’entreprise, son potentiel de croissance, son implantation en France. Ou encore sur son secteur d’activités, pour faire en sorte que l’indice reste représentatif de la structure de l’économie française. Des notions soumises à interprétation, comme nous le soulignions.

Enfin, le conseil doit être indépendant de la plateforme boursière pour laquelle il officie, en l’occurrence le NYSE- Euronext. Une neutralité qui semble faire débat...

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