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Déremboursement des lunettes: "C'est la fin de l'industrie française"

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Pour limiter la hausse des dépenses d'optique, le gouvernement prévoit de plafonner les remboursements des complémentaires santé. Le directeur général délégué des opticiens Atol, s'est dit "abasourdi" chez Jean-Jacques Bourdin.

C’est une mesure qui va concerner 70% d’entre nous. Le gouvernement prévoit de plafonner le remboursement des frais d'optique par les complémentaires santé, afin de limiter la hausse des dépenses dans ce secteur, selon un projet de texte révélé jeudi par Le Monde.

Ce "projet de décret", établi par la Direction de la Sécurité sociale, fixe un montant maximum pour le remboursement des verres simples par les complémentaires santé (mutuelles, assurances et institutions de prévoyance). Ce montant est dégressif: il passera de 350 euros en 2015 à 200 euros en 2018. Le remboursement des verres complexes serait quant à lui limité à 400 euros en 2018. Celui des montures resterait fixé à 100 euros.

"Des dizaines de milliers d'emplois hypothéqués"

Un projet très mal accueilli par les professionnels du secteur, comme Philippe Peyrard, directeur général délégué des opticiens Atol, invité ce vendredi matin de Jean-Jacques Bourdin : "Je suis abasourdi. C’est la fin de l’industrie française dans ce secteur. Ce sont des dizaines de milliers d’emplois qui sont hypothéqués d’une façon extrêmement rapide. Je rappelle qu’il est impossible d’avoir des lunettes Made in France pour moins de 100 euros".

"C'est la mise en place d'une Sécurité sociale à deux vitesses"

Dans son dernier rapport sur la Sécurité sociale remis en septembre, la Cour des comptes avait critiqué le marché de l'optique, "jugé opaque et peu concurrentiel". Evoquant la croissance soutenue des dépenses d'optique en France, peu remboursées par la Sécurité sociale, elle avait souligné que les Français sont, en Europe, parmi ceux qui dépensent le plus en lunettes et lentilles.

Pour Philippe Peyrard, "c’est la mise en place d’une Sécurité sociale à deux vitesses. Décréter maintenant qu’il va y avoir des plafonds et qu’on va interdire aux gens d’acheter les produits qu’ils souhaitent, c’est aberrant. Ils devront payer de leur poche, mais on va avoir une paupérisation de la proposition des produits. On est en train de tirer vers le bas un système qui permet à nos concitoyens d’avoir parmi les équipements les plus sophistiqués et techniques qui soient".

-> Optique : moins rembourser pour faire baisser les prix ?

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La rédaction avec Jean-Jacques Bourdin