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Alstom : Des concessions de dernière minute n'éclaircissent en rien l'horizon pour Alstom-Siemens

lundi 28 janvier 2019 à 10h15
Pour Bruno Le Maire, plus rien ne justifie un veto de la Commission

(BFM Bourse) - L'allemand Siemens Mobility et le français Alstom ont soumis, vendredi, de nouvelles concessions à la Commission européenne en vue d'obtenir le feu vert de l'institution pour fusionner. Une issue favorable reste toutefois "sans certitude" a averti Alstom, dont le titre recule nettement lundi matin.

À quelques semaines du verdict de la Commission, les déclarations vis-à-vis du projet de fusion se multiplient de part et d'autre ne font qu'ajouter de l'incertitude. Vendredi, une source proche du dossier avait indiqué à l'AFP que le groupe français et son homologue allemand avaient décidé de modifier les remèdes soumis à la Commission européenne le 12 décembre dernier dans le cadre de leur projet de rapprochement afin de répondre aux inquiétudes exprimées par l'institution européenne sur la position dominante du futur ensemble. Mais si les deux groupes ont offert de nouvelles concessions, ils sont toujours "sans certitude" d'obtenir, de la Commission européenne, le feu vert à leur union, a confirmé Alstom dans un communiqué publié lundi matin. "L'ensemble du lot de concessions désormais proposé répond à tous les problèmes soulevés" a indiqué la même source à l'AFP, ajoutant qu'il y avait "des repreneurs pour toutes les activités que les groupes comptent céder".

Licences technologiques et signalisation

Toujours selon la même source, les deux groupes pourraient allonger la durée (de cinq à dix ans) des licences technologiques qu'ils comptaient céder dans le domaine du train à grande vitesse, tout en étendant le paramètre géographique à certains pays hors du Vieux Continent. Par ailleurs, Alstom et Siemens Mobility offriraient également de céder de nouvelles activités dans le domaine de la signalisation. "L'ordre de grandeur en termes de chiffres d'affaires" de ces nouvelles propositions représente environ 4% du nouvel ensemble et "reste inchangé" par rapport à la proposition précédente, ajoute le communiqué publié par le groupe français, qui ajoute que la décision de la Commission "est attendue d'ici le 18 février 2019".

Vestager incrédule

Présente au congrès du Parti libéral allemand (FDP) à Berlin dimanche, la danoise Margrethe Vestager, commissaire européenne à la Concurrence, a confirmé que les deux groupes avaient transmis de nouvelles propositions vendredi, "bien, bien au-delà des délais habituels". "On ne nous avait jamais envoyé de remèdes aussi tard. Vendredi, le jour où des changements ont été apportés à certains des remèdes proposés, c'était le 110e jour de notre procédure, et je n'avais jamais vu ça", a-t-elle ajouté. Invitée par Reuters à se prononcer sur les chances du duo franco-allemand de convaincre la Commission, Margrethe Vestager a répondu que ses équipes examinaient ce qui leur avait été transmis", précisant que "si c'est encore possible, il s'agit de la dernière tentative".

Le Maire et Breton au secours de la fusion

Si Alstom et Siemens Mobility restent "sans certitude" quant à l'issue du dossier, les deux groupes peuvent compter sur des soutiens de poids. Ainsi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur de ce mariage, a estimé dimanche que, dans l'optique de "créer un champion européen du ferroviaire" capable de faire face au numéro un mondial du secteur, le chinois CRRC, "plus rien" ne justifiait un veto de la Commission.

Le ministre français et les deux groupes ont également reçu un soutien plus inattendu, celui du président d'Atos et ancien ministre de l'Économie de Jacques Chirac, Thierry Breton. Interrogé sur LCI, le dirigeant a regretté les réticences de la Commission pour favoriser l'émergences de champions industriels, un "signal terrible envoyé à nos concitoyens européens et très maladroit avant les élections européennes" a déploré le dirigeant.

Le douloureux précédent Schneider - Legrand

Si la Commission a souligné qu'elle se devait de préserver l'intérêt des consommateurs et que très peu de fusions ont été rejetées ces dernières années, Thierry Breton dresse le parallèle avec le projet de fusion avorté entre Schneider et Legrand en 2001, qui devait aboutir au numéro un mondial de l'appareillage électrique de basse tension et des automatismes industriels. Sauf que Bruxelles avait mis son veto, et l"Europe s'en était "mordu les doigts" se souvient le dirigeant, administrateur de Schneider à l'époque. "Elle a dû reconnaître son erreur quatre ans plus tard. Qu'elle ne l'oublie pas" a prévenu l'ancien ministre, rappelant que la cour européenne de justice avait condamné Bruxelles à indemniser Schneider qui réclamait 1,7 milliard d'euros de dédommagement en raison des erreurs d'appréciation manifeste commises lors de l'examen du projet.

Alstom recule en Bourse

En réaction à ces nouveaux rebondissements et à l'incertitude grandissante autour de projet de fusion, le titre du groupe ferroviaire français chutait de 4% dès l'ouverture des échanges sur le marché parisien lundi matin. Vers 10h15, l'action Alstom abandonnait toujours 2% à 35,65 euros, après avoir bondi de plus de 6% vendredi pour remonter à son plus haut niveau depuis plus d'un mois. À noter que si de nombreux groupes ont souffert en Bourse en 2018, le groupe dirigé par Henri Poupart-Lafarge a bien résisté, ne cédant que 2% sur un an glissant, Alstom ayant réalisé une bonne performance intrinsèque sur la période.

Quentin Soubranne - ©2024 BFM Bourse
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