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Deux ex-stars du CAC 40 pourraient subir le même sort que Maurel&Prom

Maurel&Prom passe sous pavillon indonésien

Maurel&Prom passe sous pavillon indonésien - SAUL LOEB AFP.

Le groupe indonésien Pertamina vient de mettre la main sur Maurel&Prom. Une opération qui pourrait en amener d'autres à la Bourse de Paris. Explications.

Le groupe Maurel&Prom, qui faisait l’objet de nombreuses rumeurs de rachat, passe sous pavillon indonésien. Le groupe pétrolier Pertamina a en effet signé un accord avec Pacifico, principal actionnaire du groupe, pour la cession de la totalité de sa participation (24,5%) à un prix de 4,2 euros par action. Si la transaction se réalise, Pertamina s’est engagée, sous réserve de la recommandation favorable du Conseil d’Administration, à déposer une offre publique d'acquisition volontaire selon les mêmes termes que ceux offerts à Pacifico.

Cette opération, qui valorise la société à, au moins, 820 millions d’euros, pourra être assortie d’un complément de prix de 0,50 euro par action si le baril remonte au-delà de 65 dollars pendant plus de trois mois en 2017. Un scénario encore difficile à imaginer étant donné que le baril de Brent évolue tout juste au-dessus de 40 dollars actuellement.

Une opération qui arrive à point

Il devenait en effet urgent pour la société présidé par Jean-François Hénin, "le Mozart de la finance", de s’allier (ou de se faire racheter dans le cas présent) afin de résister au mieux à un marché de l’or noir toujours morose. D’autant que d’un point de vue financier, la société avait basculé dans le rouge en 2015, avec une perte nette de 95 millions, équivalent à 35% de son chiffre d'affaires.

Cette situation financière délicate avait conduit la société a stoppé l’exploration et le forage pour se concentrer sur les gisements déjà en exploitation. Pour les actionnaires, cette opération (prime de près de 50%) est également une petite bouffée d'air, même si on est très loin des plus hauts de 2005, où la société valorisait alors plus de 21 euros par action. 

Quid de CGG et Vallourec ?

La consolidation, qui a déjà entamé dans le secteur avec la fusion à 13 milliards entre Technip et l’américain FMC, n'est peut être pas encore terminée, CGG et Vallourec ayant des profils de valeurs "opéables". Ces deux anciens fleurons du CAC40 ont lourdement pâti de la baisse des investissements dans le secteur par les "big oil", entraînant de lourdes recapitalisations (augmentation de capital de 350 millions pour CGG et de 1 milliard pour Vallourec) et un effondrement de leurs cours de Bourse (respectivement -94% et -89% sur les trois dernières années) qui les font passer au statut de proie. 

Toutefois, l’État, qui à travers la BPI détient 10% et 15% des deux sociétés, pourrait faire barrage à une éventuelle OPA. En effet, une vente de deux "ex-joyaux" de l’or noir enverrait, à coups sûr, un mauvais signal auprès du grand public dans un marché qui, on le sait, reste très stratégique au niveau mondial.