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Devises: entre BCE et Fed, l'euro en hausse.

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(CercleFinance.com) - La monnaie unique européenne résistait plutôt bien ce midi aux dernières développements de la crise chypriote, qui n'a toujours pas trouvé de solution. Les garanties apportées hier par la BCE et l'issue du comité de poli

(CercleFinance.com) - La monnaie unique européenne résistait plutôt bien ce midi aux dernières développements de la crise chypriote, qui n'a toujours pas trouvé de solution. Les garanties apportées hier par la BCE et l'issue du comité de politique monétaire de la Fed, ce soir, lui permettent cependant de souffler. Ce midi, l'euro reprenait ainsi 0,70% à 1,2948 dollar, niveau à comparer au point bas de la veille à 1,2844.

L'euro gagne également 1,05% contre le yen à 123,70 yens, 0,46% contre le sterling à 0,8559 et 0,33% contre le franc suisse à 1,2230.

Hier soir, le parlement chypriote devait se prononcer conditionnant le projet d'aide financière européenne. Ce texte reprenait le projet de taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires préconisé par l'Eurogroupe (ministres des Finances européens), la BCE et le FMI ce week-end, mais amendé : les dépôts inférieurs à 20.000 euros auraient été exonérés (c'était la nouveauté par rapport au projet initial) quand le taux de 6,75% se serait ensuite bien appliqué aux sommes entre 20.000 et 100.000 euros, et celui de 9,9% au-delà. Le but était de récupérer 5,8 milliards d'euros afin de contribuer au plan de restructuration de la dette souveraine du pays et de ses banques.

Or l'affaire a tourné au fiasco : pas un seul parlementaire chypriote n'a voté le texte, balayé par 36 votes 'contre' et 19 abstentions.

En attendant, les banques chypriotes restent fermées. Nombre de cambistes craignaient ce matin que les épargnants ne se précipitent aux guichets pour retirer leurs avoirs sitôt que les banques auront reçu l'autorisation de rouvrir.

Notons que l'Eurogroupe, décidément volatil, a par la voix de son président de nouveau changé son fusil d'épaule : le patron des grands argentiers européens, Jeroen Dijsselbloem, propose maintenant de ne plus taxer les dépôts inférieurs à 100.000 euros, niveau qui correspond aussi à la garantie européenne sur les dépôts.

Il faut donc reprendre à zéro les négociations avec l'Europe, a priori sur la base des 100.000 euros. Mais dans ce cas, les recettes attendues risquent de ne pas atteindre les 5,8 milliards d'euros. Il faudra donc trouver l'argent nécessaire ailleurs, en Europe, à Chypre mais aussi auprès de la Russie. Des négociations sont en cours avec Gazprombank, la filiale financière du géant gazier public russe, indiquent des analystes.

Société Générale souligne que les prêts à l'Etat chypriote ne pourront pas constituer la totalité de l'aide : le prêt de 10 milliards d'euros de l'Europe et du FMI ajouterait environ 60 points de PIB au taux d'endettement de Nicosie, qui grimperait ainsi à presque 150%. Il ne semble guère possible d'aller au-delà, sauf à risquer un taux d'endettement insoutenable. Alors que les besoins sont plutôt de l'ordre de 17 milliards d'euros, soit pratiquement autant que le PIB du pays.

Il faut donc trouver de l'argent ailleurs, que ce soit auprès des dépôts bancaires ou auprès des acteurs russes, dont la position de négociation semble de ce fait renforcée puisqu'ils pourraient bien jouer le rôle de 'chevalier blanc'. Et imposer leurs conditions.

En revanche, la position de Chypre paraît fragilisée : le petit Etat pourrait être contraint à trouver ces 5,8 milliards comme il le peut, 'probablement en combinant des 'raids' sur les fonds de pension et les dépôts bancaires', pronostique Société Générale.

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