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Devises: l'euro résistant aux mauvaises nouvelles.

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(CercleFinance.com) - Mis à part le franc suisse, la monnaie unique européenne s'appréciait contre la plupart de ses grandes contreparties ce midi malgré la publication, ce matin, d'un indice d'activité décevant dans la zone euro et l'incertitu

(CercleFinance.com) - Mis à part le franc suisse, la monnaie unique européenne s'appréciait contre la plupart de ses grandes contreparties ce midi malgré la publication, ce matin, d'un indice d'activité décevant dans la zone euro et l'incertitude grecque. A cette heure, l'euro gagnait ainsi 0,26% à 1,0749 dollar, 0,33% à 128,99 yens, 0,42% à 0,7162 sterling.

Notons que l'euro se tasse de 0,50% à 1,0352 franc suisse ce matin, poursuivant ainsi le mouvement engagé la veille. En cause : 'la décision de la Banque nationale suisse (BNS) d'étendre l'application du taux de dépôt négatif à d'autres institutions qu'aux banques, comme les compagnies d'assurance ou les fonds de pension', commente un courtier parisien.

Afin de limiter autant que faire se peut la hausse de sa devise, la BNS a effectivement décidé de réduire les institutions qui étaient épargnées par le taux d'intérêt négatif prélevé depuis cette année sur les réserves en francs suisses détenues chez elle sur des 'comptes de virement'. Désormais, les entreprises dites 'proches de la Confédération' helvétique ne seront plus épargnées.

Selon les cambistes de Société Générale, 'il ne s'agit pas réellement d'une surprise, mais (ce durcissement) souligne que l'instauration de taux négatifs (par la BNS) n'a pas entraîné des sorties immédiates de capitaux de la Suisse”. Il s'agit en quelque sorte d'un constat d'échec, puisque les dernières statistiques indiquent même qu'en mars, les réserves de changes en francs suisses ont continué d'augmenter.

En fait, l'accumulation par les résidents suisses de capitaux étrangers progresse moins vite que le surplus de la balance courante nationale. Au final, si les taux négatifs peuvent compenser en partie ce phénomène en 'chassant' des investisseurs du franc suisse, il pourrait être nécessaire de les rendre plus négatifs encore, ou de nouvelles mesures, indique SG.

Par ailleurs, l'euro se montre résistant à toutes les mauvaises nouvelles, à commencer par la Grèce : “au gré des déclarations, inquiétantes ou apaisantes, des dirigeants européens et de membres du gouvernement grec, la probabilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro est jugée en hausse ou en baisse”, résument les analystes d'Aurel BGC ce matin. Aucun accord n'a été conclu à ce stade avec les autres pays de la zone euro.

Mais pour l'heure, la valeur relative de l'euro n'en prend pas ombrage : certes, la probabilité de sortie de la Grèce de l'Eurozone est “plus élevée aujourd'hui que six mois auparavant. Malgré les discours rassurants sur la protection contre le risque de contagion qu'apportent les mesures prises par les autorités depuis trois ans (...), la majorité des investisseurs semble douter de l'innocuité d'une telle éventualité.”

Idem pour l'indicateur statistique européen de la matinée : en données flash pour le mois d'avril, l'indice PMI Markit composite sur l'activité globale en zone euro est retombé à son plus bas niveau en deux mois, à 53,5 points contre 54 en mars. En cause : la France surtout, où la croissance semble caler, et l'Allemagne. Une déception pour le consensus qui s'attendait à l'inverse à une hausse, à 54,4 points.

Reste que l'euro/dollar dépend aussi des anticipations quant à l'économie américaine, que l'on peut notamment jauger par le niveau des taux d'intérêt à long terme : le rendement du papier d'Etat fédéral à 10 ans, qui l'an dernier dépassaient largement les 2%, se maintient depuis un bon moins au-dessous de ce niveau. Ce qui suggère, conformément aux dernières statistiques, une croissance modérée aux Etats-Unis et donc un moindre risque de voir la Réserve fédérale relever ses taux courts dans les mois qui viennent.

Cet après-midi du côté américain, “les investisseurs resteront attentifs aux ventes de logements neufs, attendues en légère baisse à 513.000 contre 539.000 le mois dernier”, pronostique Saxo Banque.

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