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Devises: le dollar soutenu par le compte-rendu de la Fed.

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(CercleFinance.com) - Jeudi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne perdait de nouveau du terrain contre le billet vert américain. En effet, la publication des 'minutes' de la Fed pourrait finalement présager d'un premier rel

(CercleFinance.com) - Jeudi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne perdait de nouveau du terrain contre le billet vert américain. En effet, la publication des 'minutes' de la Fed pourrait finalement présager d'un premier relèvement des taux cours américains dès le mois de juin, soit un peu plus tôt que prévu. Même si les incertitudes restent fortes et que ces dernières semaines, l'euro semble toujours privé de tendance.

Pour l'heure, l'euro recule de 0,38% contre le dollar à 1,0742 et aussi de 0,46% a yen à 128,97. L'orientation de la devise européenne est plus positive face au sterling (+ 0,09% à 0,7257) et au franc suisse (+ 0,21% à 1,0442).

En effet, les 'minutes' de la Fed, c'est-à-dire le compte-rendu de la réunion des 17 et 18 mars derniers, ont été suivies de près. Pour mémoire, lors de ce FOMC, la banque centrale américaine avait retiré du communiqué publié à son issue le terme de 'patience' jusqu'alors accolé à sa politique de taux bas (0-0,25% depuis fin 2008). Si un premier durcissement monétaire paraît nommément exclu lors du prochain FOMC, celui des 28 et 29 avril, la Fed avait laissé entendre que cette éventualité devenait possible dès la réunion des 16 et 17 juin, au gré des indicateurs conjoncturels. Voilà pour le communiqué du mois dernier.

Quel est alors le supplément d'information apporté par le compte-rendu de la réunion ? Selon Aurel BGC, 'les minutes du FOMC, publiées hier soir, et les déclarations du gouverneur Powell ou du président de la Fed de New York ont clairement indiqué qu'une hausse des taux directeurs en juin reste possible'.

Et les analystes parisiens d'ajouter : 'un élément est certain, hormis deux de ses membres, le comité de politique monétaire du Fed désire remonter ses taux directeurs dès cette année. Ce n'est plus qu'une question de quelques mois. Aux moindres signaux positifs sur le marché de l'emploi et de l'activité économique, la banque centrale brisera le 'mur de glace' d'une première hausse des taux directeurs, même si elle pourrait rester l'unique mouvement de la banque centrale en cette année 2015”.

“Plusieurs membres de la Réserve fédérale américaine ont estimé que la situation économique serait de nature à justifier une première hausse des taux dès le mois de juin,”, confirme-t-on chez Barclays Bourse.

Or nombre des derniers indicateurs statistiques américains, notamment le très suivi rapport sur l'emploi de mars publié vendredi, se sont révélés décevants. Ce qui alimentait, chez les investisseurs, l'idée que le fameux relèvement des taux promis par la Fed n'interviendrait pas avant le second semestre, une thèse désormais battue en brèche.

Le relèvement des taux courts américains devrait renforcer l'attractivité relative du dollar sur les autres monnaies, par exemple l'euro, dont le taux directeur est voisin de 0 et semble voué à le rester encore longtemps.

Pour autant, on notera que l'euro n'a pas l'air décidé à sortir de a fourchette de fluctuation dans laquelle il est enserré depuis près d'un mois, soit grosso modo entre 1,04 et 1,11 dollar.

D'un côté, l'euro est sous pression alors que le dossier grec n'est toujours pas réglé, d'autant qu'Athènes doit incessamment sous peu rembourser près de 500 millions de dollars au FMI. De l'autre, si l'accélération économique du Vieux Continent venait à surprendre positivement, thèse qui semble faire l'unanimité, le programme de rachats d'actifs souverain que la BCE vient juste d'engager pourrait être limité, puisque son objectif est justement de relancer la croissance. Dans ce cas, la banque dirigée par Mario Draghi dégraderait moins son bilan qu'annoncé, ce qui jouerait pour l'euro. Mais il s'agit là encore de conjectures sujettes à variation.

D'une manière générale, le marché de changes semble manquer de catalyseur actuellement. “Les grandes paires de devises serpentent sans tendance claire”, indiquent d'ailleurs les cambistes de Société Générale.

Du côté statistique, a-t-on appris ce matin, la production industrielle allemande a légèrement rebondi de 0,2% en février, conformément au consensus, tandis que l'excédent commercial est resté à peu près stable par rapport à janvier, à 19,7 milliards.

Le Royaume-Uni a quant à lui vu son déficit commercial se creuser à 2,9 milliards de livres en février, contre 1,5 milliard au mois précédent (chiffre révisé d'une estimation initiale qui était de 0,6 milliard).

Cet après-midi, les opérateurs de changes seront notamment attentifs, aux Etats-Unis, aux inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage (attendues à 285.000) et aux stocks des grossistes (attendus en hausse de 0,2%).

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