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E.ON: la restructuration ne convainc pas Credit Suisse.

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(CercleFinance.com) - Les analystes de Credit Suisse sont peu enthousiasmés par la 'restructuration majeure' annoncée ce week-end par le groupe énergétique allemand E.ON. Selon eux, les zones d'ombres sont encore trop nombreuses. Ils maintiennent

(CercleFinance.com) - Les analystes de Credit Suisse sont peu enthousiasmés par la 'restructuration majeure' annoncée ce week-end par le groupe énergétique allemand E.ON. Selon eux, les zones d'ombres sont encore trop nombreuses. Ils maintiennent ce matin leur conseil 'neutre' sur la valeur ainsi que leur objectif de cours de 13,8 euros.

A la Bourse de Francfort, l'action E.On gagne 0,2% à 14,9 euros dans un marché en hausse de 0,1%. Elle a ainsi pris près de 7% sur la semaine et 11% depuis le début de l'année, mais perd toujours 18% sur trois ans.

Ce week-end, E.ON a annoncé de multiples cessions d'actifs en Europe. En Allemagne, les activités “classiques” (génération électrique par les centrales thermiques et nucléaires, négoce, exploration-production) seront scindées dans une société distincte. Cette dernière sera cotée séparément en Bourse, et E.ON en distribuera alors la majorité des parts à ses actionnaires, une fois que l'AG de 2016 se sera prononcée sur le sujet.

Le 'nouvel E.ON' serait alors recentré sur les énergies renouvelables (subventionnées), les réseaux de distribution et les services aux consommateurs. A cette occasion, le groupe passera une dépréciation d'actifs de 4,5 milliards sur ses comptes du 4e trimestre 2014, ce qui n'impactera pas sa trésorerie, et a confirmé le dividende de 0,5 euro par action pour les exercices 2014 et 2015.

Les analystes de Credit Suisse estiment, après la conférence téléphonique organisée par E.ON hier matin, qu''il reste trop de questions en suspens sur cette transaction pour en apprécier pleinement la portée. Nous sommes inquiets de l'endettement élevé de la nouvelle société' où seront cantonnés les actifs classiques d'E.ON - et l'essentiel des obligations.

Credit Suisse redoute aussi que le futur E.ON, recentré sur ses clients, s'éloigne de la production d'énergie. Ce qui pourrait poser problème si le prix de l'électricité venait à se redresser.

En outre, 'la scission ('spin-off') ne créé pas de valeur en tant que telle', jugent les spécialistes, puisque selon eux l'actuelle structure d'E.ON n'en 'verrouille' guère. La future société qui sera scindée représente 48% de l'excédent brut d'exploitation de l'actuel E.ON pour 2015 et 44% de sa valeur d'entreprise, calcule Credit Suisse.

Les spécialistes mettent aussi en garde contre l'idée que le futur E.ON sera un 'pure player' dans son secteur : à leurs yeux, il s'agira plutôt d'un conglomérat, avec les décotes qui s'ensuivent.

Enfin, le fait que la scission ne sera pas finalisée avant 2016 constituera, jusque là, un facteur de risque pour les investisseurs.

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