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E.ON: réorganisation en vue, mais le titre est cher.

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(CercleFinance.com) - Comme l'ensemble du secteur, le groupe électrique et gazier allemand E.ON est confronté depuis des années à ce qu'un analyste a appelé la “dislocation du marché européen de l'énergie”. Divisé par près de deux en cinq

(CercleFinance.com) - Comme l'ensemble du secteur, le groupe électrique et gazier allemand E.ON est confronté depuis des années à ce qu'un analyste a appelé la “dislocation du marché européen de l'énergie”. Divisé par près de deux en cinq ans, son cours de Bourse en témoigne. Ce week-end, E.ON annoncé un vaste programme de cessions et de restructuration qui présage de la transformation du groupe. Et maintenant ?

Le marché énergétique européen, notamment celui d'Allemagne, a été marqué ces dernières années par la mise en service massive de capacités de production éoliennes et photo-voltaïques financées par des subventions.

Or la demande, elle, a stagné et le prix de marché de l'électricité outre-Rhin s'est donc effondré de plus de 60% à 36 euros/MWh entre 2011 et aujourd'hui. De ce fait, les centrales les plus coûteuses, soit celles au gaz qui malencontreusement étaient aussi les plus récentes, ont souvent été été retirées du service, quant à terme celles au charbon sont menacées par la réduction des émissions de CO2. Berlin a aussi décidé de “sortir” progressivement du nucléaire.

Bref, le modèle économique des opérateurs énergétiques allemands, qui reposait sur un socle de centrales thermiques (charbon, gaz, nucléaire), a donc été jeté à terre, et leur rentabilité s'est effondrée.

Après des économies, E.ON est le premier a réagir en adoptant une nouvelle organisation : à horizon 2016, il a décidé d'isoler et de déconsolider ses activités traditionnelles au sein d'une entité séparée dont il compte attribuer la majorité des parts à ses actionnaires actuels. Le nouvel E.ON, lui, serait alors recentré sur les énergies renouvelables, les réseaux et le consommateur.

Certes, le groupe serait ainsi plus simple à valoriser, mais il prendrait en partie la forme d'un holding. Presque équivalente à sa capitalisation, la dette nette de l'ordre de 30 milliards d'euros ne disparaîtra pas. En outre, la visibilité des unités de production renouvelables, pour l'instant très génératrices de cash, dépend aussi de la politique en matière de subventions.

En Bourse, la prudence semble malgré tout d'imposer : depuis le début de l'année, la performance de l'indice sectoriel Stoxx Europe 600 Utilities (+ 16,2%) surclasse largement celle du généraliste EuroStoxx 50 (+ 3,9%).

Avec un PER 2015 de plus de 16 après une hausse proche de 10% depuis le début de l'année, E.ON fait d'ailleurs partie des énergéticiens les plus valorisés d'Europe. En outre, et pour l'instant du moins, ses perspectives bénéficiaires des prochaines années sont atones. Enfin, le rendement de l'action attendu en 2015 n'atteint pas les 3,5%, soit l'un des taux les plus bas de ses pairs.

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