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EDF: le sauvetage d'Areva pourrait réveiller l'action.

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(CercleFinance.com) - C'est peu dire que l'action EDF est en retard sur le CAC 40 : depuis le début de l'année, si l'indice parisien s'adjuge 17% environ, le titre du groupe électronucléaire compte parmi les deux seules valeurs en baisse (- 4,3%)

(CercleFinance.com) - C'est peu dire que l'action EDF est en retard sur le CAC 40 : depuis le début de l'année, si l'indice parisien s'adjuge 17% environ, le titre du groupe électronucléaire compte parmi les deux seules valeurs en baisse (- 4,3%), juste derrière... Engie (ex-GDF Suez ; - 7%). Et pourtant, de l'avis de plusieurs analystes, l'éventuelle implication d'EDF dans le sauvetage de l'équipementier nucléaire en difficulté Areva pourrait jouer en faveur d'une revalorisation du titre.

Ce matin à la Bourse de Paris, les actions EDF (21,9 euros) et Areva (8,8 euros) affichent des hausses symboliques de 0,1%, en ligne avec l'évolution du CAC 40 à cette heure.

Dans une note de recherche publiée hier, les analystes de Natixis estimaient qu'Areva a besoin de 5 à 5,5 milliards d'euros d'ici fin 2017. Le Figaro, de son côté, avance ce matin un chiffre allant de six à sept milliards.

Selon Natixis, l'Etat va devoir trancher puisque sa direction semble vouloir préserver Areva en tant qu'équipementier intégré du nucléaire. A l'inverse, EDF et l'Etat semblent plutôt d'avis d'organiser la 'transmutation' d'Areva en un nouveau Cogema qui ne serait centré que sur la filière “combustible”.

Candidat déclaré à une reprise partielle, EDF n'ira certainement pas au feu sans garanties, estime la note. 'En cas de reprise d'Areva NP, EDF pourrait céder une part minoritaire dans RTE et ne manquera pas d'exiger des garanties mais également, de notre point de vue, des contreparties tarifaires', indique la note de recherche, corroborant ainsi les informations de presse, notamment celles du Journal du dimanche. Mais Engie est également sur les rangs, et l'Etat pourrait aussi décider de participer de manière importante à la recapitalisation d'Areva.

Bref, à en croire Natixis que 'le champ des possibles reste large'.

Quid des conséquences boursières de ces tractations ? Pour Natixis, l'incertitude est encore trop forte pour définir des scénarios. Les analystes maintiennent donc leur conseil 'neutre' sur Areva, assorti d'un objectif de cours de 8,5 euros. En revanche, ils sont toujours positifs sur EDF, estimant toujours que 'l'engagement du groupe dans le refinancement d'Areva, ne se fera pas sans compensations et/ou contreparties tarifaires'. Le conseil d'achat a donc été confirmé, ainsi que la cible de 30 euros.

Les spécialistes de Société Générale (SG) se sont eux aussi penchés sur le dossier hier. Compilant les informations disponibles, ils estiment que 'ces développements augmenteraient notre estimation de bénéfice par action retraité (d'EDF) 2017 d'environ 5%'.

Conformément aux recommandations de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), SG avait déjà retenu des hausses du tarif réglementé 'bleu' (+ 1,5% en 2015, + 2% en 2016, + 2,3% en 2017). En y ajoutant 2,5% de mieux repartis sur 2015/2017, l'excédent brut d'exploitation (EBITDA en anglais) du groupe augmenterait de 75 millions d'euros en 2015, de 220 millions en 2016 et de 280 millions en 2017.

Bref, 'en termes de valorisation, nous estimons que ce rythme plus élevé pourrait accroître d'environ deux milliards d'euros notre valorisation par somme des parties, soit de un euro par action. Cependant, il est encore trop tôt pour actualiser nos estimations', déclare SG.

Il faudra vraisemblablement attendre 'le milieu de l'été' avant que l'avenir d'Areva ne soit scellé.

En dépit de la prudence qui s'impose dans l'immédiat, Société Générale estime malgré tout que le 'scénario EDF' est doté 'd'une probabilité forte' : 'la participation d'EDF au sauvetage du groupe nucléaire en difficulté lui apporte un capital sympathie auprès du gouvernement à qui il donne une raison justifiable devant l'opinion d'accroître les tarifs de l'électricité. Par ailleurs, le gouvernement devrait apprécier la possibilité de dépolitiser ces derniers en les fixant avant la période pré-électorale à des niveaux modérés', présume la note.

Conseillant de 'conserver' l'action EDF, Société Générale vise pour l'heure un objectif de cours à 12 mois de 25 euros.

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