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Adocia : En 2018, Adocia n'a pas hésité à croiser le fer avec l'américain Lilly

mercredi 13 mars 2019 à 12h43
Adocia a signé un exercice 2018 bénéficiaire

(BFM Bourse) - Adocia a réalisé un exercice bénéficiaire, grâce à la forte augmentation des revenus de licences. En faisant valoir ses droits face au groupe Eli Lilly, la biotech a obtenu une première décision arbitrale en sa faveur, tandis qu'elle a pu nouer un nouveau partenariat avec le leader chinois de l'insuline Tonghua Dongbao.

Après un exercice 2017 marqué par la rupture de l'accord de licence conclu avec le laboratoire pharmaceutique Eli Lilly, un des leaders mondiaux des traitements du diabète, sanctionné par un repli annuel de 76,5% du titre, l'année écoulée a été nettement plus profitable à la biotech lyonnaise Adocia. En 2018, son chiffre d'affaires a ainsi plus que doublé et l'entreprise affiche même -une rareté dans l'univers des biotechnologies- un résultat net bénéficiaire. Le titre bénéficie en conséquence d'un regain de faveur mercredi, progressant de 3,7% à 15,18 euros vers 11h20.

Des chiffres rares pour une biotech cotée

En 2018, Adocia a reconnu 47,389 millions d'euros de chiffre d'affaires, plus de deux fois plus que l'année précédente (19,469 millions) résultant à hauteur de 37,1 millions d’euros des accords de licence signés en avril avec Tonghua Dongbao Pharmaceuticals Co. Ltd (THDB) pour les insulines BioChaperone Lispro et BioChaperone Combo et à hauteur de 10,3 millions d'euros (11,6 millions de dollars) au titre d’un paiement d’étape contractuel qu'Eli Lilly a été condamné à verser au terme du premier volet d'une procédure d'arbitrage engagée par Adocia à l'encontre de son ancien partenaire. Le paiement, assorti d'intérêts courant depuis le 30 mars 2017, est attendu au cours de l'année, ainsi qu'une décision du tribunal sur les autres demandes d'Adocia estimées à un montant réévalué de 1,3 milliard de dollars (précédemment 1,8 milliard de dollars) et les contre-demandes de Lilly, qui portent sur 188 millions de dollars.

Adocia et Lilly, le pionnier des traitements du diabète (dès 1923, l'américain fut le premier à développer et commercialiser une insuline injectable), avaient commencé à collaborer en 2011 sur le BioChaperone Lispro, une forme d'insuline à absorption ultra-rapide susceptible de prendre la suite d'Humalog, le best-seller de Lilly menacé à terme par des biosimilaires. Mais la collaboration avait pris fin d'un commun accord en 2013 sur fond de tâtonnements stratégiques et de divergences sur la conduite du projet.

Qu'à cela ne tienne: Adocia avait poursuivi seul le développement et apporté la preuve via deux études de phase 2a que sa version d'insuline lispro était absorbée par l’organisme chez les patients diabétiques presque aussi rapidement que celle secrétée naturellement après un repas chez un sujet non touché par le diabète, permettant de ne pas à avoir à calculer un délai de 15 à 30 minutes avant de commencer à manger. Et de repartir, fort de ces résultats, à la recherche d'un partenaire.

Volte-face à répétition d'Eli Lilly

Coup de théâtre dès l'année suivante (en 2014 donc): nul autre qu'Eli Lilly avait révisé sa position et s'était décidé à ré-acquérir les droits commerciaux du BioChaperone Lispro, consentant cette fois à verser 50 millions d'euros dès la signature et jusqu'à 520 millions d'euros de paiements d'étapes potentiels (contre "seulement" 166 millions dans le cadre de leur première collaboration). Un record pour un produit conçu par une biotech tricolore et l'un des plus gros deals de l'année au niveau mondial... Mais suivi d'un nouveau revirement de la firme d'Indianapolis en 2017, qui a finalement préféré miser sur un projet interne d'insuline ultra-rapide et à nouveau rompu le partenariat.

Cette fois, l'entreprise française dirigée par la famille Soula a engagé une procédure d’arbitrage à l’encontre de Lilly. Le tribunal arbitral a condamné Lilly à verser un paiement d’étape contesté d’une valeur de 11,6 millions de dollars, ainsi que des intérêts. De son côté Lilly a engagé une action civile auprès de la District Court of the Southern District of Indiana en vue d’obtenir un jugement déclaratoire relatif aux désignations d’inventeurs pour deux de ses brevets américains portant sur des formulations d’insuline ultra-rapide. Lilly soutient que la procédure a été engagée parce qu’Adocia a affirmé que les brevets de Lilly reflètent des contributions inventives d’Adocia, qui considère donc que Lilly s'est approprié abusivement certaines informations confidentielles et découvertes lui appartenant...

Alliance sur le marché chinois

Parallèlement, Adocia s'est tourné vers l'Orient et l'important marché chinois (le pays compterait au moins 100 millions de personnes diabétiques) et a conclu une alliance stratégique avec THDB, lequel a acquis les droits de BioChaperone Lispro et BioChaperone Combo (insuline lispro + insuline glargine) pour le marché chinois et d’autres marchés d’Asie et du Moyen-Orient. Adocia a reçu un paiement initial total de 50 millions de dollars et est éligible à recevoir des paiements d’étape pouvant atteindre un montant maximum de 85 millions de dollars ainsi que des redevances à deux chiffres sur les ventes de ces deux produits.

Au-delà des revenus de licences ainsi enregistrés, complétés par le crédit impôt recherche (6,5 millions d'euros), l'entreprise a dégagé un bénéfice opérationnel de 9,7 millions d'euros (contre une perte opérationnelle de 8,18 millions en 2017), conduisant à un bénéfice net de 7,615 millions d'euros, à comparer à 8,55 millions de pertes l'année précédente.

L'exercice se solde par une position de trésorerie de 39,8 millions d’euros (tenant compte du premier paiement de Tonghua Dongbao tandis que le jalon contesté par Lilly reste lui à percevoir). Adocia escompte recevoir après la conclusion du deuxième volet de la procédure d’arbitrage au troisième trimestre ce montant de 11,6 millions plus les intérêts estimés à 1,6 million.

Développement d'une autre insuline

"Fin décembre, avec près de 40 millions d’euros de trésorerie, la société dispose d’une plus grande visibilité financière et des moyens pour suivre son plan de développement", a souligné la directrice financière Valérie Danaguezian. Cette année, l'entreprise continue à travailler avec son partenaire chinois pour permettre la mise en production des deux produits licenciés, Tonghua Dongbao envisageant une étude clinique de phase 3 pour BioChaperone Lispro dans le courant de l'année et une première étude sur le Combo fin 2019. La biotech tricolore entend de son côté poursuivre le développement d'une autre insuline, BioChaperone Pramlintide Insuline, avec une nouvelle étude à administration répétée au deuxième trimestre.

Enfin, Adocia travaille à un stade plus précoce à des programmes hors diabète à partir de sa plate-forme BioChaperone, à savoir une version prête à l’emploi du teduglutide (principe actif du Revestive de Shire) pour le traitement du syndrome du grêle court et une combinaison à dose fixe de glucagon et d’exenatide (Byetta chez AstraZeneca) pour le traitement de l’obésité.

Guillaume Bayre - ©2024 BFM Bourse
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