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En Chine, même les ânes ont leur Bourse

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- - Geralt & Toptal- CC pixabay - Motnage BFMBusiness.com

Depuis 2011, un tas de petites bourses régionales ont fleuri dans la deuxième économie mondiale. Au point que les ânes, de plus en plus recherchés pour leur peau, ont également un lieu d'échanges dédié.

Peu importe ce que vous cherchez, il y a de fortes chances pour que vous trouviez en Chine une bourse pour l'acheter. L'Empire du milieu est connu pour ses deux grandes places financières, à savoir Shenzhen et Pékin. Mais il existe, dans l'ensemble du pays, une multitude de lieux où l'on négocie des biens dont le prix varie en permanence en fonction de l'offre et de la demande. Des Bourses ne nécessitant pas de gros moyens. Parfois, un seul logiciel suffit même à définir en temps réel le prix d'équilibre entre les ordres d'achat et de ventes.

Depuis 2011, le nombre de ces places de marché est passé de 300 à plus de 1.000 d'après les chiffres du cabinet SunSirs, cité par Bloomberg. On y négocie un peu de tout: des titres de PME locales au cours des orchidées. Et récemment est même apparue une Boursea aux ânes, comme le raconte Bloomberg. Car cet animal est très demandé en Chine. Ou plutôt sa peau qui sert d'ingrédient de base à l'eijiao, un médicament qui permet de soigner l'anémie, les toux sèches et les règles douloureuses. Ce remède es ttrès prisé. Il coûte jusqu'à 350 euros le kilogramme.

200 millions d'euros d'échanges

L'émergence d'une classe moyenne en Chine, de plus en plus soucieuse de sa santé, a tiré les prix vers le haut, rapporte le Guardian. La production locale d'ânes peine donc à suivre, notamment parce qu'il est difficile d'intensifier son élevage (La fertilité des ânesses est faible et leur durée de gestation est d'environ 425 jours, contre 280 jours pour les vaches et 115 jours pour les truies). La Chine importe ainsi de plus en plus d'ânes. À tel point que plusieurs pays, comme le Niger ou le Burkina Faso ont interdit les exportations de peaux d'ânes pour préserver l'espèce dans leur pays.

C'est dans ce contexte que l'entreprise publique Dong-E-E-Jiao Co, elle-même productrice d'ejiao, a lancé cette bourse pour "promouvoir le secteur de l'élevage d'ânes et augmenter la production nationale". Cette Bourse est située dans la province du Shandong située sur la côte Nord-Est du pays. Les 100 personnes employées par la plateforme se chargent de jouer les intermédiaires entre les acheteurs et les acquéreurs et de contrôler la qualité des élevages mis sur marché. 

Pour l'instant, les transactions se sont limités à l'équivalent d'une cinquantaine de millions d'euros. L'opérateur espère arriver à un chiffre de 200 millions d'ici à la fin de l'année et compte lancer une application internet et mobile basée sur cette Bourse. 

Julien Marion