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En sauvant PSA, l'État a déjà gagné 780 millions d'euros

Il n'y a pas que ses salariés qui peuvent se réjouir du redressement spectaculaire du premier constructeur automobile français. L'Etat qui a injecté 800 millions d'euros dans le capital de PSA a vu la valeur de sa participation doubler en deux ans.

PSA est bien de retour dans la course, référence à son plan stratégique intitulé "Back in the race". Après avoir essuyé une perte de 555 millions d’euros en 2014, la marque au Lion a renoué avec les bénéfices en 2015, réalisant un profit net de 1,2 milliards d’euros. La société a dépassé tous ses objectifs fixés dans son plan stratégique. Ainsi, la marge opérationnelle de la division Automobile, attendue autour de 2% à l’horizon 2018, a atteint l'an passé le cap symbolique des 5%. Fort de cette performance, le Président du directoire, Carlos Tavares s'est engagé à verser aux salariés une prime exceptionnelle de 2.000 euros en moyenne.

Mais l'Etat, comme tous les autres actionnaires, est également le grand gagnant de cette performance remarquable. Il y a deux ans, alors que PSA était au bord de la faillite, ses dirigeants avaient dû faire appel au constructeur chinois DongFeng ainsi qu’à l’Etat français afin de recapitaliser la société. Près de 1,6 milliard avait alors été injectés, répartis de manière égal (800 millions d’euros chacun) entre les deux actionnaires, permettant à chacun de détenir plus de 14% du capital.

Une plus-value latente de près de 100%

L'Etat se retrouve ainsi détenteur d'un paquet d'actions dont la valeur s'est envolée. En 2015, l'action Peugeot a signé la meilleure performance du CAC40 avec un bond de 59%, juste devant Renault. Et, après l'annonce de ses résultats annuels, le titre a terminé la séance de mercredi sur une nouvelle hausse de 1,46% à 13,86 euros. La participation de l'Etat est donc désormais valorisée à plus de 1,58 milliard d'euros, soit un gain potentiel de 780 millions d'euros (+97,5%). Cette possible plus-value qui pourrait donc inciter l'Etat a cédé ses actions comme des rumeurs l'ont évoquées mi-février.

Interrogé sur cette éventualité, le directeur financier Jean-Baptiste Chasseloup de Chatillon a toutefois répondu que celles-ci avaient été démenties. "Pour moi, ça a été complètement démenti par Bercy comme étant une mauvaise interprétation (…) Il n’y avait aucune intention derrière", a déclaré le dirigeant.

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Sami Bouzid