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Les entreprises italiennes accros au "high yield" - Plus Europe

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Richard Barley THE WALL STREET JOURNAL LONDRES (Dow Jones)--Ce qui n'est pas arrivé pendant l'éclatement de la bulle des télécoms au début des années 2000, a fini par se produire avec la crise dans la zone euro. Telecom Italia (TIT.MI) est deve

Richard Barley

THE WALL STREET JOURNAL

LONDRES (Dow Jones)--Ce qui n'est pas arrivé pendant l'éclatement de la bulle des télécoms au début des années 2000, a fini par se produire avec la crise dans la zone euro. Telecom Italia (TIT.MI) est devenu le premier opérateur télécoms historique en Europe à voir sa dette reléguée dans la catégorie spéculative: Moody's a abaissé la note de crédit du groupe à "Ba1" la semaine dernière. Mais les problèmes de financement des entreprises italiennes dépassent largement le cas Telecom Italia.

La qualité du crédit des entreprises transalpines est pénalisée par une conjoncture économique morose en Italie et dans le monde et par les déclassements successifs de la note souveraine de l'Etat italien, jusqu'au rang "BBB". Telecom Italia n'est pas seul: la note du groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica (FNC.MI) est tombée cette année dans la catégorie spéculative, tandis que celle du constructeur automobile Fiat (F.MI) s'y trouve depuis longtemps.

Incitations pour les PME

Mais cela pose la question de la place de l'Italie sur le marché européen des obligations d'entreprises, qui constitue un moyen de financement à l'importance croissante à un moment où les banques se trouvent en plein processus de réduction de leur bilan.

Les entreprises italiennes dépendent de plus en plus du marché des obligations à haut rendement. Etre un émetteur noté dans la catégorie spéculative n'est certes plus aussi infamant que par le passé. Le marché européen des obligations à haut rendement, qui s'est beaucoup développé, a atteint aujourd'hui une taille 2,5 fois supérieure à celle d'avant la crise. Le gouvernement italien a décidé en 2012 de faciliter l'accès des entreprises non cotées au marché obligataire, encourageant ainsi les PME à émettre de la dette.

Risques pour l'investissement et la croissance

L'Italie représente seulement 9,1% des émissions composant l'indice Barclays des obligations d'entreprises de catégorie investissement libellées en euro, si l'on ne tient pas compte des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Si la note de Telecom Italia était à nouveau dégradée, ses obligations sortiraient de l'indice, ce qui réduirait nettement le poids de l'Italie sur ce marché.

Une forte dépendance à l'égard du marché du haut rendement signifie que les entreprises italiennes doivent faire face à une instabilité de leurs conditions de financement. Ces difficultés pourraient finir par pénaliser l'investissement et la croissance, ce dont ont pourtant bien besoin l'Italie et ses entreprises.

-Richard Barley, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher)

(END) Dow Jones Newswires

October 15, 2013 06:58 ET (10:58 GMT)

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