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ENTRETIEN: PIMCO juge les obligations françaises peu attrayantes en raison des risques

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LONDRES (Dow Jones)--Si la montée des incertitudes liées à la vie politique en Italie n'a pas entaché l'attrait des emprunts d'Etat italiens arrivant à maturité au cours des trois prochaines années, les prix des obligations françaises, eux, n

LONDRES (Dow Jones)--Si la montée des incertitudes liées à la vie politique en Italie n'a pas entaché l'attrait des emprunts d'Etat italiens arrivant à maturité au cours des trois prochaines années, les prix des obligations françaises, eux, ne sont pas à la hauteur des difficultés économiques qui plombent le pays, estime un gérant de portefeuilles de Pacific Investment Management Co (PIMCO).

PIMCO, premier gérant de fonds obligataires du monde, s'attend à ce que la dette italienne affiche une meilleure performance que la dette française l'an prochain, a expliqué Miles Bradshaw, gérant de portefeuilles de PIMCO à Londres, lors d'un entretien accordé à Dow Jones Newswires.

"Notre avis sur les valorisations françaises n'est pas positif étant donné les risques actuels et la valeur relative d'autres actifs. La France offre moins de rendement que l'Italie et nous nous attendons à ce que ce différentiel diminue", a indiqué Miles Bradshaw.

Les obligations émises par la France, deuxième économie de la zone euro, ont bien tenu la route au cours de l'année passée, bien que les prix des emprunts espagnols et italiens aient nettement reculé. Les taux de rendement des obligations françaises sont tombés à leur plus bas niveau depuis la création de l'euro. En comparaison, les investisseurs exigent actuellement, pour acheter des emprunts italiens à deux ans, des rendements supérieurs de plus de deux points de pourcentage à ce qu'ils demandent pour la dette française.

Miles Bradshaw pense que la progression de la dette française ne reflète pas nécessairement de solides fondamentaux économiques. La Commission européenne table cette année pour la France sur un déficit de 4,5% du produit intérieur brut, contre 2,9% du PIB pour l'Italie.

Le rebond reflète davantage la nécessité de détenir des obligations pour des raisons réglementaires ainsi que des achats par des investisseurs que des taux encore plus bas, comme ceux des Bunds allemands, n'impressionnent plus tellement.

"La France est un pays d'importance systémique dans la zone euro, or elle est confrontée à bon nombre de problèmes structurels - et au cours des quelques prochaines années, elle affichera des déficits bien plus élevés que l'Allemagne, ce qui entraînera une émission nette plus importante. Il existe des actifs plus attrayants que les obligations souveraines françaises", a-t-il conclu.

-Nick Cawley et Neelabh Chaturvedi, Dow Jones Newswires

(Version française Emilie Palvadeau)

(END) Dow Jones Newswires

December 13, 2012 07:00 ET (12:00 GMT)

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