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EXCLUSIF : Renault envisage de se retirer d'Iran en raison des nouvelles sanctions internationales - sources

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LONDRES/PARIS (Dow Jones)--Le constructeur automobile français Renault (RNO.FR), l'une des dernières grandes entreprises européennes encore actives en Iran, envisage de se retirer de ce pays, l'impact des sanctions internationales adoptées à l'e

LONDRES/PARIS (Dow Jones)--Le constructeur automobile français Renault (RNO.FR), l'une des dernières grandes entreprises européennes encore actives en Iran, envisage de se retirer de ce pays, l'impact des sanctions internationales adoptées à l'encontre de Téhéran s'accroissant, ont indiqué des personnes proches du dossier.

Un retrait du marché iranien pourrait se révéler onéreux pour Renault, en raison du manque à gagner en termes de ventes et de possibles dépréciations d'actifs, selon ces personnes.

L'élection inattendue d'Hassan Rohani, un modéré, à la présidence iranienne le mois dernier a ravivé l'espoir que les relations entre Téhéran et les pays occidentaux se détendent. Cependant, de nouvelles sanctions imposées par les Etats-Unis et visant le secteur automobile iranien depuis le 1er juillet, de même que les difficultés croissantes pour être payé dans un pays en pleine crise économique, ont conduit Renault à réduire ses ventes de pièces détachées aux constructeurs iraniens et à revoir sa stratégie dans ce pays.

Ventes en baisse et manque de visibilité

Une porte-parole de Renault a déclaré que les transactions commerciales du groupe en Iran ralentissaient et que le constructeur n'avait "aucune visibilité pour l'avenir". Renault avait récemment indiqué qu'il "pren[ait] les mesures nécessaires pour gérer la portée" des nouvelles sanctions contre l'Iran et leur impact sur l'activité dans ce pays.

"En raison de la conjoncture économique en Iran, les transactions ralentissent actuellement, notamment la fourniture de pièces à nos partenaires iraniens", a déclaré la porte-parole de Renault.

L'Iran ne représente plus que 2% des ventes mondiales de Renault, mais les répercussions d'un retrait de ce pays pourraient être importantes si le groupe devait déprécier la valeur des composants non payés ou dont le paiement ne peut être rapatrié d'Iran, ont expliqué les personnes proches du dossier.

Renault est présent en Iran depuis de nombreuses années. Il y vend des composants qui sont ensuite assemblés par son partenaire de coentreprise, Iran Khodro.

Des sanctions américaines lourdes de conséquences

Les règles de l'Union européenne n'interdisent pas les échanges commerciaux avec les constructeurs automobiles iraniens, mais les sanctions imposées par Washington depuis le 1er juillet pourraient compliquer l'accès des entreprises concernées au système financier américain, selon une personne proche du dossier.

Sans nommer Renault, une porte-parole du Trésor américain a déclaré que "les entreprises du monde entier [avaient] pris note des nouvelles sanctions et réfléchiss[aient] à juste titre à la poursuite ou non de leurs activités avec l'Iran".

Renault a vendu 28.082 composants à son partenaire iranien au premier semestre, un nombre en baisse de 48% par rapport à la période correspondante de 2012. Les responsables de Renault soulignent que le marché automobile iranien a parallèlement chuté de 41%. La part de marché du groupe français en Iran a reculé à 8,8% sur les six premiers mois de l'année, contre près de 12% en 2012.

Renault doit publier ses résultats semestriels vendredi et la direction pourrait évoquer la situation en Iran à cette occasion.

-Benoît Faucon et David Pearson, Dow Jones Newswires

(Version française Valérie Venck)

(END) Dow Jones Newswires

July 25, 2013 09:21 ET (13:21 GMT)

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