BFM Patrimoine
Placements

Faut-il craindre une bulle sur les marchés?

La hausse observée sur les marchés divisent les experts

La hausse observée sur les marchés divisent les experts - -

Les bourses européennes ont encore clôturé en hausse, vendredi 10 mai. La bonne tendance sur les marchés actions divise les experts: certains craignent une bulle, quand d'autres, au contraire, écartent cette hypothèse.

Les Bourses européennes suivent la tendance des Etats-Unis où les différents indices surfent sur des records. Vendredi 10 mai, le CAC40 a encore progressé de 0,64%, se rapprochant de la barre des 4.000 points. Le Dax, l'indice phare de la Bourse de Francfort, a lui battu un nouveau record en clôture, à 8.278 points.

Mais la bonne tenue des marchés inquiète. Ce vendredi, le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke a estimé que "les acteurs sur les marchés financiers ont apparemment tendance à prendre de plus grands risques quand les conditions macro-économiques sont relativement stables".

Une phrase qui rappellerait presque la célèbre formule de son prédecesseur, Alan Greenspan, qui en 1996 parlait de "l'exhubérance irrationnelle des marchés", quatre ans avant l'explosion de la bulle internet.

En Europe, les doutes sur la viabilité de la hausse des marchés sont d'autant plus forts que l'économie, au contraire des Etats-Unis, reste en berne. La Commission européenne table notamment sur un repli du PIB de la zone euro de 0,4% pour cette année.

"La dichotomie entre l'économie réelle et la sphère financière s'accentue et ce phénomène est inquiétant", fait remarquer Guillaume Garabédian, gérant de portefeuilles chez Meeschaert Gestion Privée, cité par l'AFP.

"Pas de positions excessives"

Certains experts vont même jusqu'à évoquer la création d'une possible bulle. Ce que craint notamment Jonathan Sudeira, de Capital Spreads, également cité par l'AFP: "les hauts niveaux atteints par certaines valeurs commencent à devenir injustifiés pour des opérateurs à qui l'on demande, dans le même temps, d'ignorer la réalité de la situation économique".

A l'inverse, Isabelle Enos, directrice adjointe de la gestion chez B*Capital, balaie d'un revers de la main l'hypothèse d'une bulle. Interviewée dans l'émission Intégrale Bourse de BFM Business, elle explique que la hausse sur les marchés se justifie notamment "avec la présence de la BCE" qui a abaissé, la semaine dernière, son principal taux directeur de 0,75% à 0,5%.

De plus, "les actions sont plus porteuses que les autres classes d'actifs", ce pourquoi "les investisseurs sont allés sur ce marché". Elle observe également que "les investisseurs se montrent sélectifs: au moindre dérapage, ils prennent leurs bénéfices et sortent". Par ailleurs, les marchés "continuent à valoriser les groupes qui délivrent de la croissance et de la visibilité".

"Il n'y a pas de positions excessives sur certains secteurs ou sur certaines valeurs", conclut-elle.

J.M. avec BFM Business