(BFM Bourse) - Après deux séances de hausse, le CAC 40 recule jeudi à la mi-journée (-0,76 à 4.777 points vers 12h45). L'optimisme qui régnait sur le marché est retombé, faute d'avancées concrètes à l'issue des négociations entre Pékin et Washington.

Vers 12h45, l'indice phare de la place parisienne lâche 0,76% à 4.777 points dans un volume d'échanges assez faible de l'ordre de 800 millions d'euros, après avoir progressé de 0,84% la veille, et de 1,15% mardi. Les maigres avancées sur le front commercial sino-américain et de nouveaux signes d'un ralentissement de l'activité chinoise limitent la prise de risque des opérateurs jeudi matin.

Les marchés attendaient beaucoup des négociations menées entre émissaires chinois et américains de lundi à mercredi. Mais si celles-ci ont permis de "poser les bases" d'un accord, selon une déclaration jeudi du ministère chinois du Commerce qui a décrit ces discussions comme "approfondies et détaillées", peu de résultats concrets ont été annoncés. Pour l'heure, la Chine s'est seulement engagée à acheter des produits agricoles et énergétiques ainsi que des biens manufacturés et des services aux Etats-Unis pour un "montant substantiel".

"Malgré les développements positifs dans les négociations commerciales, le marché n'est toujours pas convaincu que les différends commerciaux entre les Etats-Unis et la Chine vont bientôt se terminer", résume Hiroyuki Ueno, chargé de stratégie chez Sumitomo Mitsui Trust Asset Management. "Il n'y a simplement pas de preuve concrète que les discussions entre les Etats-Unis et la Chine se soient en fait bien déroulées", indique de son côté Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

La Chine inquiète encore

Les investisseurs digèrent par ailleurs les "minutes" (compte-rendu de réunion) de la Fed publiées mercredi soir. Celles-ci révèlent que plusieurs responsables ont estimé lors de la réunion monétaire de décembre qu'elle pouvait faire preuve de patience quant aux futures hausses des taux d'intérêt. Parmi ces responsables, certains n'ont d'ailleurs pas approuvé le quatrième relèvement du taux des "fed funds" annoncé lors de cette réunion. Globalement, le ton de la réunion semble bien plus accommodant que le communiqué publié par la banque centrale américaine à l'issue de cette réunion, qui avait contribué au plongeon boursier. Ces "minutes" viennent donc conforter les déclarations conciliantes de Jerome Powell la semaine dernière. Ce dernier interviendra devant l'Economic Club de Washington dans la soirée et son discours sera une nouvelle fois scrutée.

L'automobile dans le rouge

Du côté des valeurs, les équipementiers automobiles souffrent, entre les nouvelles en provenance de Chine, les déclarations du patron de l'équipementier allemand Osram et les changements de recommandation, notamment sur Faurecia. Le titre de ce dernier recule du reste de 6,7% peu avant 13h, soit la deuxième plus mauvaise performance du SRD. Celui de Valeo abandonne de son côté 3,64%, au coude-à-coude avec Safran (-3,66%) pour la plus forte baisse de la mi-séance sur le CAC.

Sur le reste de la cote, le titre du spécialiste des solutions robotisées innovantes pour la manutention Balyo flambe littéralement (+54%) après l'accord commercial décroché par la start-up d'Ivry avec le géant du e-commerce Amazon pour une durée de 7 ans. L'entreprise de Jeff Bezos pourrait d'ailleurs devenir l'actionnaire majoritaire du groupe français. De l'autre côté du palmarès, le spécialiste de l'Internet des objets Kerlink cède un quart de sa valeur (-25%) après un avertissement sur ses résultats. Enfin, la Fnac Darty recule à la suite de l'annonce d'un manque à gagner de l'ordre de 45 millions d'euros à cause du mouvement social des "gilets jaunes".

Sur le marché pétrolier, le baril de Brent européen recule légèrement (-0,7% à 60,9 dollars) vers 13h, tout comme le WTI américain (-0,6% à 51,9 dollars).

L'eurodollar est quasiment stable, à 1,1525 dollar et -0,2%.