Fnac-Darty renoue avec les bénéfices malgré des ventes timides

Alors que le marché a été peu porteur, Fnac-Darty a repris des couleurs au premier semestre 2018. Selon la direction, cela témoigne de "la bonne résilience du groupe".

Le distributeur français de produits high-tech, culturels et d'électroménager a enregistré un bénéfice net de 8 millions d'euros, alors qu'au premier semestre 2017, il accusait une perte de 103 millions. Ce chiffre d'affaires est pourtant légèrement inférieur aux attentes des analystes, à 3,2 milliards d'euros.

Le semestre a été marqué par un contexte morose en France, "particulièrement sur le marché de l'informatique, peu dynamique et assez concurrentiel, notamment au deuxième trimestre", mais une "bonne dynamique des ventes à l'international, tirées par le Portugal et l'Espagne", a expliqué le directeur financier du groupe, Jean-Brieuc le Tinier.

Au final, "ce sont des résultats solides qui témoignent de la bonne résilience du groupe dans un environnement qui n'a pas été facile", avec notamment des conditions climatiques défavorables au premier trimestre et des mouvements sociaux en France au deuxième, a-t-il estimé. 

Baisse des coûts 

La marge brute atteint 31,1%, en forte croissance par rapport à 2017, profitant de la stratégie de fixation des prix des deux enseignes, qui ont une "bonne capacité à gérer les offres (promotionnelles) en magasins" tout en réussissant à vendre des produits sur lesquels elles réalisent de bonnes marges, a estimé Jean-Brieuc le Tinier.

Par ailleurs, a-t-il souligné, "les coûts sont en baisse en valeur absolue", permettant, malgré un chiffre d'affaires en léger repli, d'afficher un résultat opérationnel courant (ROC, la référence dans le secteur de la distribution) en hausse de 35% à 46 millions d'euros. Et "on continue à ouvrir des magasins (plus de 70 prévus au total en 2018, dont la majorité en franchises, ndlr), donc c'est qu'il y a une bonne maîtrise des coûts", a-t-il estimé, faisant état de "20 millions de synergies additionnelles sur le semestre".

Au vu de ces résultats, Fnac-Darty a confirmé ses objectifs à moyen terme, à savoir "une croissance supérieure à (celle de) ses marchés, et une marge opérationnelle courante de 4,5% à 5%".

Un effet "Coupe du monde" constaté 

Pour le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez, ces résultats semestriels montrent "la pertinence" du modèle d'activité du groupe alliant magasins physiques et commerce en ligne. Le chiffre d'affaires sur internet atteint désormais 18% des ventes totales. De plus, le groupe a "comme annoncé, noué plusieurs partenariats avec des acteurs de référence", tels Carrefour (accords à l'achat), le groupe internet américain Google (déploiement de corners dédiés) et le distributeur d'électrique allemand Media Markt (alliance stratégique à l'échelle européenne). Au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires s'établit à 1,51 milliard d'euros, en recul de 1,8%, précise encore le groupe.

La forte croissance du segment de la télévision (+60% en juin), tirée par la Coupe du monde de football, n'a pas permis de compenser la baisse des secteurs informatique et prise de vue (appareils photos, drones, caméras...), "toujours pénalisé par un cycle d'innovation peu porteur, et où le groupe a une forte exposition", souligne le communiqué. "Mais globalement, on est satisfait de la Coupe du monde", a affirmé Jean-Brieuc Le Tinier, même si en raison des matches de la France se déroulant l'après-midi, les magasins étaient vides.

Quant aux "French Days", cinq jours (27 avril-1er mai) d'offres promotionnelles dont la Fnac Darty avait été l'un des initiateurs, "je ne donnerai pas de chiffre mais c'était pas mal", a souligné le responsable financier

A.M. avec AFP