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Les Français vivent de moins en moins à crédit

Le crédit à la consommation stagne.

Le crédit à la consommation stagne. - -

Les chiffres 2013 d’évolution du crédit à la consommation confirment la tendance au repli amorcée en 2009. En 2013, 27,6% des ménages avaient un crédit à la consommation contre 28,5% en 2012.

Les chiffres sur le crédit en France sont tombés. Ils traduisent une forme d’inquiétude ambiante des ménages, qui hésitent à obérer leur avenir du fait des incertitudes économiques. On retrouve ce contexte délicat de l’économie française qui souffre non seulement de difficultés objectives, mais aussi de l’absence générale de confiance

Le consommateur est inquiet ?

Le crédit à la consommation stagne. Comme l’essentiel de ce type de crédit se concentre sur l’achat d’automobile, cela rejoint la dimension également atone du marché de l’automobile en France. Néanmoins, la stagnation présente qui fait que 27,6% des ménages ont un crédit à la consommation contre 28,5% en 2012 s’inscrit dans une tendance longue. Depuis la récession de 2009, le crédit à la consommation recule.

Cela traduit la prudence des consommateurs qui simultanément maintiennent leur effort d’épargne. Comme les taux d’intérêt sont bas, cet effort d’épargne est peu orienté vers les produits financiers très sûrs, comme le livret A, mais il porte sur l’immobilier ou les produits d’épargne plus sophistiqués.

En outre, les crédits à la consommation portent essentiellement sur deux types de produits : l’automobile et l’équipement de la maison, au sens large, c’est-à-dire des travaux lourds de rénovation à l’acquisition d’électro-ménager. Et ce sont là deux secteurs où les ménages clairement ont différé leurs achats.

Quelles sont les conséquences?

La conséquence immédiate est que les taux demandés par les organismes de crédit sont relativement bas en France : en 2013, il était de 7,9% contre 8,4% en zone euro et 9,6% au Royaume-Uni. Cette situation n’est pas nouvelle car les Anglais sont depuis longtemps plus endettés que les Français, y compris pour régler les dépenses de leur vie quotidienne.

Surtout, cela révèle le contexte économique général du pays qui est fait d’inquiétude et de d’incertitude. Pour le gouvernement, il serait ridicule de clamer que tout va bien pour rassurer mais il est de plus en plus nécessaire de donner l’impression d’une politique économique construite et cohérente.

La force du Royaume-Uni en ce moment réside dans la conviction du peuple britannique que le gouvernement en place sait ce qu’il fait et ce qu’il veut. Il y a évidemment des gens en désaccord avec la politique suivi, mais tout le monde s’accorde pour dire qu’elle est compréhensible. En France, ce n’est guère le cas.

Jean-Marc Daniel