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François Pérol: Natixis "n'a plus besoin de la banque de détail comme stabilisateur"

Natixis ne possèdera désormais plus aucune participation dans BPCE

Natixis ne possèdera désormais plus aucune participation dans BPCE - -

Sur BFM Business, le président du directoire de BPCE, dont Natixis est une filiale, est revenu, ce lundi 18 février, sur les résultats annuels de son groupe et sa réorganisation. Il assure que ce nouveau schéma affirme le caractère coopératif de la banque.

Natixis et Banques populaires Caisses d’épargne (BPCE) ont pris tout le monde de court. Le groupe bancaire a publié par anticipation ses résultats annuels, dimanche 17 février, soit quatre jours avant la date initialement prévue.

BPCE a surtout annoncé la réorganisation et la simplification des liens entre la banque de détail (les Banques populaires et les Caisses d’épargne) et sa filiale cotée en Bourse, Natixis. Cette décision a été extrêmement bien accueillie par les investisseurs, ce lundi 18 février : le cours de Bourse de Natixis s'est envolé de plus de 18% à la Bourse de Paris, peu après l’ouverture.

Invité de l’émission Good Morning Business, François Pérol est revenu sur cette opération. Il rappelle d'abord qu’un système de participations croisées avait été mis en place, en 2006. Les Banques populaires et les Caisses d’épargne détenaient ainsi 72 % de Natixis qui, elle, possédait 20% de chaque Banque populaire et 20% de chaque Caisse d’épargne.

Mais désormais "nous coupons la boucle", résume François Pérol. Plus précisément, les 20% que détenait Natixis dans les banques mutualistes vont être rachetés par les Banques populaires et les Caisses d’épargne. En revanche, celles-ci garderont toujours leur participation de 72% dans Natixis. Autrement dit, Natixis coupe ses liens avec la banque de détail, et devient une entreprise cotée comme une autre.

"Nous estimons que cette opération est bonne car elle simplifie les choses", assure François Pérol. "Nous sommes un groupe coopératif et cette opération est une façon de l’affirmer".

Natixis a été "dérisqué"

Comme il le souligne, l'une des conséquences de cette réorganisation est de créer un excès de capital qui va être reversé aux actionnaires sous forme de dividendes "à 0,65 euro par action". "Par ailleurs, après l’opération, Natixis a exactement le même résultat et sa rentabilité est meilleure".

Autre raison de cette réorganisation selon François Pérol : Natixis n’a plus besoin de baser une partie de ses résultats sur ceux de sa maison-mère. En effet, l’intérêt de ce montage mis en place en 2006 était de permettre à Natixis de faire remonter 20% des revenus de la banque de détail, censés être moins volatils que ceux des métiers "cœur" de Natixis, dans ses résultats. Ce dispositif permettait au groupe d’amortir ses comptes.

"Désormais, le modèle de Natixis est suffisamment solide pour se passer d’un stabilisateur", assure François Pérol , car, "nous avons 'dérisqué' Natixis : en 2007, l’activité de trading pour compte propre (opérations d’achats et de ventes de titres sur le marché effectuées par la banque dans son propre intérêt ), représentait un tiers du chiffre d’affaires. Aujourd’hui nous sommes à moins de 1%".

Le titre de l'encadré ici

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Une hausse du risque dans la banque de détail pour 2013

François Pérol est également revenu sur les résultats de son groupe. Natixis a publié des bénéfices 2012, en baisse de 42% par rapport à 2011, à 901 millions d’euros. Les Banques populaires et les Caisses d’épargne ont, elles, enregistré une baisse moindre, de 18%, à 2,75 milliards d’euros.

Pour François Pérol ces résultats "sont solides". Mais, concernant la banque de détail, il rappelle "que l’économie française a souffert en 2012 et va encore souffrir en 2013". Il constate ainsi que le coût du risque de la banque, c’est-à-dire les provisions mises de côté pour faire face aux risques sur les prêts de mauvaise qualité, a augmenté en 2012 et devrait encore augmenter en 2013.

Julien Marion